• Pour gérer l’urgence sanitaire et la relance économique
• 300 milliards FCFA de dette intérieure
• 55 milliards FCFA de dette extérieure
Pour faire face à l’urgence sanitaire (Covid-19) et assurer la relance économique, l’Etat burkinabè et ses partenaires ont mobilisé 833 milliards FCFA entre 2020 et 2021. La contribution de l’État sur ressources propres et du privé national est évaluée à 170,89 milliards FCFA, soit 20,51% du montant total. Sur 833 milliards FCFA, près de 400 milliards FCFA de dette contractée par le gouvernement. Cette information émane du Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB).
Dans un rapport final publié en octobre 2022, intitulé « Gouvernance de l’aide publique au développement (APD) et de la dette publique du Burkina Faso dans un contexte de Covid-19 », le CIFOEB fait le point de cette dette contractée et de sa gestion. Il ressort qu’entre 2020 et 2021, cette dette s’élève à 355,92 milliards FCFA, soit 42,73% des ressources totales mobilisées. La dette intérieure est composée de 300,93 milliards FCFA, contre 55 milliards FCFA de dette extérieure.
La dette intérieure représente 84,55%, contre 15,45% de dette extérieure
Le rapport informe que la dette intérieure a été essentiellement mobilisée à travers des émissions de « bon social Covid » sur le marché financier régional, la facilité de crédit rapide et des allocations DTS du FMI rétrocédées par l’intermédiaire de la BCEAO, et un prêt exceptionnel auprès de la BOAD. Sur le cas « bon social Covid », le rapport mentionne que la BCEAO a permis au Burkina Faso de mobiliser un montant cumulé de 130 milliards FCFA représentant 15, 61% des ressources totales COVID. Le « bon social Covid » représente 43,20% de la dette intérieure, suivi des DTS à 30,45%, puis des facilités de crédit rapide à hauteur de 23,03% et enfin, le prêt BOAD à 3,32%.
Covid-19, faiblement financé par la dette extérieure
Toutefois, le document indique que le FMI à lui seul a contribué à 53,48 % à la dette intérieure COVID du pays. Malgré la prédominance de la dette intérieure réputée généralement plus contraignante, il est à noter que dans le cadre de la COVID-19, les conditions d’endettement ont été assouplies, à travers les différents instruments qui ont été actionnés de sorte à adapter les modalités d’endettement à la conjoncture économique provoquée par la pandémie. Autre information capitale, la riposte à la COVID-19 a été faiblement financée par la dette extérieure entièrement mobilisée auprès des partenaires multilatéraux. En effet, elle n’a représenté que 15,45% de la dette totale COVID. D’après les enquêteurs, cette faible proportion pourrait s’expliquer, d’une part, par une volonté de privilégier les dons, au regard de l’impact de la COVID-19 sur la situation socioéconomique du pays, suite à la COVID-19, et d’autre part, par la nécessité de faire face simultanément aux besoins des autres pays touchés par la pandémie.
Focus sur la gestion des DTS
91,63 milliards FCFA de DTS sous forme de prêts accordés par le Fonds monétaire international (FMI), remboursables sur 20 ans au taux d’intérêt de 0,05%. Les droits de tirage spéciaux (DTS) sont des actifs de réserve internationale, créés en 1969 par le FMI, pour compléter les réserves de changes officielles de ses pays membres. Le rapport renseigne qu’au Burkina Faso, cette allocation a été principalement utilisée sous forme d’appui budgétaire pour faire face aux effets socioéconomiques de la COVID-19 et contribuer à réduire le déficit budgétaire. Cependant, il convient de noter que cette répartition des allocations ne tient pas compte des besoins des pays, mais basée sur leur quote-part. Cette dette contractée a servi à financer des mesures sociales et économiques (voir encadré). o
Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Mesures économiques
– Fonds de relance économique aux entreprises touchées ;
– Acquisition d’intrants agricoles et d’aliments pour bétail, matériels et équipements agricoles ;
–Remboursement de la dette des secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et des arts, ainsi que la presse ;
-Financement des activités rémunératrices des femmes ;
– Financement de la recherche sur les maladies infectieuses et la production de médicaments ;
– Soutien aux acteurs de la culture.