• Equipements conséquents des FDS
• Les PDI et l’éducation des élèves déplacés
• Un budget prévisionnel de plus de 2.500 milliards FCFA
A sa prise de pouvoir, le 30 septembre 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré avait un objectif, dynamiser la lutte contre le terrorisme.
Depuis lors, discours constant, réorganisation et équipement de l’armée et recrutement massif des supplétifs. Cette guerre passe par la mobilisation de moyens financiers conséquents. En d’autres termes, « un budget de guerre » pour 2023. C’est ainsi que dans la préparation du budget de l’Etat, exercice 2023, le gouvernement a procédé à des ajustements.
D’après le rapport du Conseil des ministres du 30 novembre 2022, le gouvernement justifie ce budget de guerre par les ajustements opérés qui ont consisté à prendre en compte la nouvelle configuration du gouvernement, à réorienter certaines dépenses vers les besoins sécuritaires et à procéder à des ajustements techniques demandés par des ministères et institutions.
Le gouvernement justifie son budget 2023
Selon le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, ce budget de guerre est chiffré à 2.631,2 milliards FCFA en recettes et à 3.235,9 milliards FCFA en dépenses, soit un besoin de financement de 600 milliards FCFA. Sur le perron de la Présidence du Faso, Dr Aboubakar Nacanabo a déclaré que l’essentiel du budget 2023 était orienté sur la question sécuritaire, avec son corollaire humanitaire.
Il souligne que cette option du gouvernement est de faire en sorte que l’armée soit mieux équipée, améliorer les conditions de vie des personnes déplacées internes (PDI) et rendre l’éducation effective pour les élèves déplacés.
Poursuite de l’amélioration des régies financières
Mais comment le gouvernement de Me Apollinaire Kyélem de Tambèla compte-t-il combler le déficit budgétaire ? Le ministre en charge de l’économie en donne des pistes de solution. Si les performances sont bonnes, le besoin de financement sera ajusté.
Dans le cas contraire, Dr Aboubakar Nacanabo souligne que l’Etat burkinabè devra s’endetter pour combler le gap. Mais, précise-t-il, cet endettement sera contenu dans les proportions raisonnables, afin que le coût de l’endettement soit acceptable. Au regard des urgences et face à des ressources financières modestes, les différents ministres ont été invités à rationaliser les dépenses. Autre mesure prise, d’après le ministre : les régies financières ont été encouragées à recouvrer le maximum de recettes fiscales. Pour y arriver, en 2023, il est prévu de poursuivre la modernisation de l’administration douanière et celle des impôts. Tous ces efforts ont pour objectif d’améliorer les conditions de vie des Burkinabè, fait savoir Dr Aboubakar Nacanabo.
2.631,2 milliards FCFA de recettes et 3.235,9 milliards FCFA de dépenses
L’avant-projet de budget de l’Etat, exercice 2023, se chiffre à 2 631,2 milliards FCFA en recettes et à 3 235,9 milliards FCFA en dépenses, dégageant ainsi un solde budgétaire global de -604,6 milliards FCFA, correspondant à -4,8% du PIB nominal, contre une norme communautaire (UEMOA) de -3%.
Les recettes budgétaires totales enregistrent une hausse de 282,1 milliards FCFA par rapport aux prévisions de 2022, soit un taux de 12,0%. En 2024 et 2025, les recettes prévisionnelles totales sont respectivement de 2. 626,1 milliards FCFA et 2. 723,3 milliards FCFA. Les dépenses budgétaires, quant à elles, connaissent une hausse de 10,85% entre 2022 et 2023, correspondant à un montant de 316,7 milliards FCFA en valeur absolue. En 2024 et 2025, elles se chiffreraient respectivement à 3. 199,1 milliards FCFA et à 3 214,1 milliards FCFA.o
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Un budget de guerre pour 2023
– Lutter contre l’insécurité ;
– Améliorer les conditions de vie des PDI ;
– Rendre l’éducation effective pour les élèves déplacés ;
– Contenir l’inflation ;
– Améliorer les conditions de vie des Burkinabè.