• Face à l’abandon de leurs moyens de subsistance
• La fermeture des institutions financières
• Améliorer leur accès aux services financiers de base
«Atteindre 75% d’inclusion financière pour une population financièrement éduquée et en parfaite relation avec des institutions saines ». Telle était l’ambition du Burkina Faso à l’échéance 2023. Une année avant cette date, l’objectif ne sera pas atteint. La faute à plusieurs facteurs qui remettent en cause les efforts fournis. Les services financiers, surtout ceux dits de base que sont le crédit productif aux conditions adaptées et à coûts abordables, l’épargne, l’assurance et les transferts représentent des éléments essentiels pour atténuer les effets dévastateurs de cette crise.
L’accès et l’utilisation effective de ces produits et services financiers, encore appelés inclusion financière, permettent aux ménages de maintenir leur consommation, d’accéder aux moyens de subsistance, de créer de la valeur ajoutée, de renforcer leur résistance face aux chocs et d’atteindre leur autonomie. Pourtant, l’accessibilité physique et l’utilisation des services financiers de base restent faibles avec un taux d’exclusion de 64, 25% ; le contexte sécuritaire actuel du pays marqué par des déplacements forcés des populations et l’abandon de leurs moyens de subsistance, a fortement déteint sur leur accès à ces services ; les institutions financières sont également éprouvées par cette situation, à travers la fermeture de leurs agences, la perte de clients, etc. « Les coûts et les conditions d’accès inadaptés, la faible disponibilité de l’offre en milieu rural, le manque d’information et d’éducation financière, la faiblesse dans la protection des clients conjugués à la crise sécuritaire et humanitaire, ont ramené le niveau d’inclusion financière de notre pays huit (8) ans en arrière, situant la bancarisation élargie à 35,75% à fin 2021 », a reconnu Nicolas Kobiané, Secrétaire général du ministère en charge de l’économie, des finances et de la prospective.
Il est donc grand temps pour les acteurs de promotion de l’inclusion financière, de jouer et de renforcer leur partition pour l’accès des populations, surtout déplacées internes, à ces services financiers de base.
C’est dans cette optique que la session 2022 du Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière (CNC-AIF/BF) a été placée sous le thème central, « L’inclusion financière comme instrument de renforcement de la résilience des personnes déplacées internes au Burkina Faso », les 24 et 25 novembre 2022, à Ouagadougou. «L’inclusion financière se pose plus que jamais comme l’une des réponses fortes et durables à l’urgence humanitaire que nous connaissons. Elle est fondamentale pour assurer la résilience de ces personnes déplacées de force, à travers la réalisation de projets à valeur ajoutée favorisant l’épargne et permettant une couverture sociale par la même occasion.
L’accès aux services financiers de base constitue donc, à juste titre, l’un des meilleurs moyens pour assurer à ces populations la couverture de leurs besoins sociaux de base tels que l’alimentation, la santé, l’éducation et le logement. », a indiqué le Secrétaire technique pour la promotion de l’inclusion, Lin Hien, pour expliquer le choix de la thématique. A l’appel de sa structure, les représentants des missions diplomatiques ; des organisations internationales et interafricaines ; les partenaires techniques et financiers ; les secrétaires permanents, secrétaires techniques et coordonnateurs des projets et programmes de développement ; les PDI se sont retrouvés à Ouagadougou pour la circonstance. Durant ces deux (02) jours, les travaux sur ce thème, qui représentent pour les participants des orientations claires, se sont appesantis sur les facteurs limitatifs à leur accès aux services et aussi sur la contribution de chaque acteur intervenant dans le domaine de l’inclusion financière au Burkina Faso, c’est-à-dire : axer les travaux sur les difficultés et les obstacles à l’accès des personnes déplacées internes aux produits et services financiers, sur la recherche de solutions pour la participation des prestataires de services financiers et de tout autre acteur au renforcement de leur inclusion financière, sur leur protection et sur les mécanismes de facilitation de leur accessibilité à ces services financiers. Il s’est agi, selon Nicolas Kobiané, de « centrer les réflexions sur l’homme, pour une résilience de l’ensemble de la population ».
Le Burkina Faso, pour l’inclusion financière des populations, a fait de l’accès aux services financiers de base, notamment, le crédit productif, l’épargne, l’assurance et les transferts son pilier. Les domaines d’action prioritaires identifiés, à savoir l’amélioration de la disponibilité du crédit, l’implémentation de la finance digitale, l’amélioration de la finance agricole, la couverture des risques et le renforcement de l’environnement financier, ont enregistré des acquis en la matière. o
Martin SAMA