• Une opportunité d’interpeller les décideurs, les producteurs, les utilisateurs de données…
• De riches et fructueuses contributions au cours des échanges
• Relever le défi d’assurer une production statistique adaptée aux besoins
«Renforcer les systèmes de données en modernisant la production et l’utilisation des statistiques agricoles: comment mieux accompagner les politiques et améliorer la résilience de l’agriculture, la nutrition et la sécurité alimentaire en Afrique ». C’est sous ce thème que les pays africains ont choisi de commémorer la Journée africaine de la statistique (JAS) cette année. En choisissant de se pencher sur un tel thème, la communauté statistique africaine a voulu s’inscrire dans la continuité de la réflexion sur le thème de l’Union africaine pour l’année 2022 qui est : « 2022, année de la nutrition : renforcer la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent africain ». C’est également une opportunité d’interpeller les décideurs, les partenaires techniques et financiers, les producteurs et utilisateurs de données et le public, en général, sur la nécessité de renforcer les systèmes statistiques nationaux pour qu’ils soient capables de produire les meilleures données pour orienter les initiatives de renforcement de la résilience des agriculteurs et parties intéressées, et pour éliminer la faim en Afrique.
Au Burkina Faso, au vu de son importante contribution à la formation du produit intérieur brut, sa prépondérance dans la constitution des revenus ruraux, son fort taux d’occupation de la population active, toute réduction significative de l’incidence de la pauvreté passe indubitablement par une amélioration substantielle des performances de l’agriculture. « L’agriculture, c’est l’essentiel de notre produit intérieur brut. C’est l’agriculture qui est la source la plus pérenne pour assurer le développement. En matière de développement, aucune prise de décision ne peut être rationnelle et efficace si elle n’est pas soutenue par des données. Mettre en lien les statistiques et l’agriculture, c’est une manière de montrer que le développement ne peut passer que par l’agriculture », a d’ailleurs soutenu le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo, qui a présidé les activités marquant la 32e célébration de la JAS.
C’est l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) qui a piloté la cérémonie commémorative, le 18 novembre 2022, à Ouagadougou. En plus de la communication sur le thème principal de la Journée africaine de la statistique et celles relatives aux thématiques portant sur le système statistique du Burkina Faso, l’état de mise en œuvre du deuxième Recensement général de l’agriculture (RGA2), ainsi que l’état de mise en œuvre de la Plateforme nationale d’information pour la nutrition (PNIN), constitueront les autres articulations de la présente commémoration solennelle. Au regard de l’importance de ces thématiques et sujets proposés à débats, l’assiduité de l’ensemble des participants a favorisé de riches et fructueuses contributions au cours des échanges.
Sur la disponibilité des données à l’endroit des utilisateurs, le Directeur général de l’INSD, Boureima Ouédraogo, se veut rassurant. « L’Etat burkinabè fait des efforts, avec l’appui de ses partenaires, pour renforcer la disponibilité des données. Actuellement, il y a beaucoup d’activités de statistiques, dont les collectes de données, qui sont en cours. En 2019, nous avons réalisé le recensement général de la population. C’est une donnée qui est capitale pour toutes les enquêtes statistiques. Actuellement, nous sommes en train de mettre en œuvre le recensement général au niveau du ministère de l’Agriculture », a-t-il indiqué. En vue justement de relever ce défi d’assurer une production statistique régulière et résiliente, adaptée aux besoins et au contexte pour orienter les actions de développement, le quatrième Schéma directeur de la statistique propose des réformes qui impliquent une modernisation de l’appareil statistique national, aussi bien dans ses processus que dans ses produits. Cette modernisation appelle, notamment, à des innovations dans le processus de production et de diffusion de l’information statistique et nécessite l’utilisation des nouvelles sources des données générées par les technologies de l’information et de la communication.
Martin SAMA
Encadré
Sensibilisation
C’est en 2020, que la Commission économique pour l’Afrique a lancé le processus de la modernisation des statistiques officielles, en approuvant la formation du Groupe africain sur la transformation et la modernisation des statistiques officielles. Une feuille de route pour la transformation et la modernisation des statistiques officielles en Afrique (2023-2030) a été adoptée et devrait permettre d’améliorer considérablement l’efficacité de toutes les opérations associées aux données pour le suivi de la réalisation des objectifs nationaux et internationaux de développement.
La Journée africaine de la statistique, rappelons-le, a été instituée en mai 1990, par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) des Nations unies et la Conférence africaine conjointe des planificateurs, des statisticiens et des démographes, en vue de sensibiliser le public sur l’importance des statistiques dans tous les aspects de la vie sociale et économique.o
