• Les ordinateurs ont été volés avant le début des concours
• Des responsabilités restent à situer
• Un autre bilan en vue
Quelques temps après sa seconde prise de fonction, le ministre d’État, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a, sur un ton grave, dénoncé ce qu’il qualifie de retard dans la proclamation des résultats des concours directs et professionnels session 2022. Selon lui, conformément au calendrier convenu avec ses collaborateurs, tous les résultats devraient être disponibles au plus tard le 15 octobre 2022. Un autre fait qui a retenu l’attention de l’opinion nationale a été l’annonce de vols d’ordinateurs portables utilisés dans le cadre de l’organisation des concours. Cela a laissé penser que ces vols avaient un lien avec le retard. D’ailleurs, le ministre avait déclaré : « quoiqu’il arrive, les responsabilités seront situées, la Justice sera saisie et les uns et les autres répondront. C’est inadmissible que jusque-là, les résultats ne soient pas disponibles ». Ce fait inhabituel avait commencé à inquiéter les candidats qui voyaient leurs espoirs s’évanouir dans cette affaire inédite.
Le ministère a organisé une conférence de presse animée par Bassolma Bazié et son équipe, sur le bilan à mi-parcours de l’organisation des concours et examens session 2022. De l’avis du ministre, elle vise à satisfaire aux principes de transparence et de redevabilité. Elle s’est tenue le 15 novembre 2022, à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM).
Lors de cette conférence de presse, il a été indiqué que les vols dénoncés avaient été commis le 9 mars 2022 et le 05 mai 2022. Or, le top départ des compositions en ligne a été donné le 29 août 2022. Et les compositions des concours directs intervenues le 22 septembre, soit 4 mois après le deuxième vol d’ordinateurs. En outre, le ministre a fait cas de l’augmentation du parc informatique qui est passé de 350 à 1050 ordinateurs. Le ministre a aussi précisé que les données contenues dans les ordinateurs volés avaient été sauvegardées et que la Justice avait été saisie pour les faits de vols. Le ministre n’est pas revenu concrètement sur les responsabilités des différents acteurs. Un calendrier avait été étudié et fixé, tenant compte de la situation qui prévalait et des évolutions futures prévisibles. Plus tard, les évènements du 30 septembre sont intervenus. Consécutivement à la dissolution du gouvernement, les affaires courantes ont été confiées aux Secrétaires généraux des ministères. Le pays a fait 25 jours sans un gouvernement. Cet état de fait n’a-t-il pas raisonnablement impacté le calendrier initial ? En tout cas, le ministre juge cette lenteur inadmissible. Pour situer les responsabilités, un bilan des moyens matériels, humains et financiers, au cours du mois de novembre, est prévu, un audit complet sur la plateforme e-concours et une réflexion sur la réappropriation de la plateforme et sa « gestion domestique » sont des actions envisagées par le ministre. Actuellement, la plateforme e-concours est gérée par le Dr Wenkuuni Moïse Convolbo, informaticien burkinabè, qui a rejété les responsabilités sur l’administration. Son Directeur de cabinet, Mohamed Savadogo, a, dans ce qu’il qualifie de rappel de contexte, signifié qu’au regard du contexte national difficile, les autorités n’entendaient pas organiser des concours cette année. Et que cette session a eu lieu grâce au leadership qui a mené des négociations avec le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, pour obtenir l’autorisation du recrutement de 6069 postes en concours directs.o
Rahim OUEDRAOGO (Stagiaire)
Encadré :
Quelques chiffres
2.415.753 candidatures ont été enregistrées, lors des inscriptions qui ont eu lieu du 20 juillet au 11 août 2022. En 2021, 1.385.853 candidatures ont été reçues, soit un taux d’accroissement de 74,31%.
Le prestataire de la plateforme e-concours a encaissé 390 millions FCFA HTVA cette année. 595 millions FCFA TTC en 2019. En 2021, ce montant était de 377 millions FCFA TTC.
(Source :Déclaration liminaire du ministre).