• 400 millions FCFA par jour
• Dépensés par les consommateurs de Ouaga et Bobo
• Le marché international aussi est visé
Le poulet bicyclette du Burkina Faso est désormais protégé par un label. Le dévoilement du logotype du label a eu lieu le 11 novembre 2022, à Ouagadougou. Selon le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Dr Denis Ouédraogo : « Tout le monde sait que le poulet bicyclette est fortement apprécié au Burkina, et même au-delà de nos frontières. Cela va permettre à nos producteurs de se positionner sur le marché national, sous-régional et international. La labellisation montre que le produit est spécifique ». Ce signe distinctif va permettre au poulet burkinabè de se distinguer sur le marché régional, voire international.
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso consomment par jour 80.000 et 50.000 poulets
La labellisation du poulet bicyclette obéit surtout à des options économiques. L’élevage de poulets de race locale constitue l’une des principales activités économiques de la grande majorité des ménages, en particulier, les ménages ruraux et les groupes socioéconomiques défavorisés, dont les femmes et les jeunes. La filière avicole contribue à la réduction de la pauvreté pour des milliers de personnes au Burkina Faso. Mieux, le ministre en charge de l’agriculture révèle qu’en 2018, le cheptel du Burkina Faso comptait environ 47.519.000 de volailles, soient 37.988.000 poulets et 9.531.000 pintades. A cet effectif, il faudrait ajouter les canards et les dindons. Les consommations journalières des deux grandes villes du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, sont respectivement estimées à 80.000 et 50.000 poulets. Ainsi, si l’on considère que chaque poulet coûte au moins 3.000 FCFA, c’est en moyenne 390 millions FCFA qui sont injectés dans l’économie nationale pour ces deux villes.
Sauvegarder la volaille locale
Le représentant de l’interprofessionnel volaille, Saibou K. Aouobdou, souligne que l’élevage de la volaille locale représente pour les éleveurs une importante source de revenus et de création d’emplois (collecteurs, transporteurs, rôtisseurs). Il martèle que l’activité contribue à la réduction de la pauvreté en milieu rural. Pour lui, cette labellisation va permettre de protéger la volaille locale et d’éviter sa disparition complète du fait de certains aléas. L’élevage de la volaille locale est confronté à des pathologies aviaires, à la disponibilité d’aliments locaux, aux mauvaises conditions d’habitation, à la faible valorisation du poulet local, à l’envahissement du poulet de chair et de race exotique, à la disparition progressive de race locale due aux différents croissements effectués entre race exotique et race locale. Face à ces préoccupations, Dr Dénis Ouédraogo dit être disposé à accompagner les acteurs de la filière à travailler à l’amélioration de la qualité et à l’identification des caractéristiques spécifiques du poulet bicyclette. Le tout, dit-il, est de le positionner sur les segments de marché les plus rémunérateurs, tout en sécurisant le consommateur et en sauvegardant ce patrimoine national dont la renommée s’étend au-delà des frontières du Burkina Faso. Il faut noter que la viande du poulet de race locale constitue en soi un produit de « masse » et de « qualité différenciée », sa chair est nettement préférée du fait de sa consistance et de ses qualités organoleptiques à celle des poulets de chair de race exotique.
RD
Encadré
« Poulet bicyclette », 5e produit burkinabè labellisé
Les instruments techniques (cahier de charges et règlements d’usage) ont été conçus et adoptés en 2021, avec l’accompagnement du ministère en charge du commerce (le lancement du processus de labellisation a eu lieu le 5 juillet 2021, à Ouagadougou). Le logo comprend quatre éléments : le goût, le dynamisme, les localités, le tout dans une assiette pour matérialiser le goût particulier du poulet bicyclette, selon Abdoul Guebarou Balma, lauréat du prix logotype label poulet bicyclette. La labellisation du poulet bicyclette vient s’ajouter à la labellisation du Faso Dan Fani, du chapeau de Saponé, du beurre de karité et du Koko donda.