• 8 milliards déjà mobilisés
• Des opportunités pour les PDI
• Dans la vision globale de reconquête du territoire
La campagne agricole de saison sèche est peut-être le premier dossier géré par le nouveau gouvernement du Burkina Faso. Seul rapport adopté, le mercredi 09 novembre 2022, lors du premier Conseil des ministres, le plan opérationnel d’appui à la campagne agricole de saison sèche 2022-2023 nécessite 10.624.603.326 FCFA, dont 8.140.019.716 FCFA déjà mobilisés.
Ce plan permettra, entre autres, la sécurisation de barrages, la mise en valeur agricole de grands périmètres irrigués de plus de 100 hectares, la mise en valeur agricole de petits et moyens périmètres irrigués de moins de 100 hectares, ainsi que la réalisation et la mise en valeur de périmètres irrigués autour de forages à gros débit, sur 250 sites déjà aménagés et 100 nouvelles fermes agricoles. Au-delà des objectifs de production, ce plan s’intègre dans la vision globale de reconquête du territoire, à travers la création d’opportunités pour l’ensemble des acteurs, en particulier, pour les jeunes et les personnes déplacées internes.
En marquant son accord pour la mise en œuvre du plan opérationnel d’appui à la campagne agricole de saison sèche 2022-2023, le Conseil a respecté une tradition. En effet, chaque année, le gouvernement prend des mesures pour encourager le travail des producteurs, et son implication lors des trois dernières campagnes visaient certains résultats.
La campagne sèche 2021-2022 avait pour objectif 7.300.000 tonnes de production maraîchère ; 125.000 tonnes de production céréalière ; 996.000 tonnes de production fruitières…. La mise à leur disposition des semences et d’équipements ; la réalisation de 500 forages à gros débit, afin de mobiliser les eaux souterraines ; l’appui aux transformateurs pour l’accès au financement à des taux préférentiels pour le développement d’une agriculture contractuelle et la mise en place d’un mécanisme de rachat des productions, à travers la SONAGESS, ont été pris pour atteindre ces objectifs de production. Ladite campagne s’est tenue autour de la thématique : « Renforcement de la résilience des populations impactées par les inondations et les séquences sèches, à travers la mobilisation des eaux souterraines ».
C’est à Bama, dans la région des Hauts-Bassins, que la campagne agricole de saison sèche 2020-2021 a été lancée, le jeudi 26 novembre 2020, sous le thème « Contribution de la riziculture de saison sèche à la réalisation de l’Initiative « Produire un million de tonnes de riz paddy d’ici à 2021 ».`
Il s’est agi de mobiliser tous les acteurs de la chaîne de valeurs riz pour booster la production de cette céréale, réduire son importation et assurer l’autosuffisance alimentaire.
Il était attendu de cette campagne agricole de saison sèche, 131.520 tonnes de céréales, dont 124.003 tonnes de riz, 1.493.000 tonnes de cultures maraîchères et environ 996.000 tonnes de produits fruitiers. En soutien à la production, 3.390 tonnes de semences de riz irrigué, 385 tonnes de semences maraîchères, 205 modèles d’exploitation agricole, 107 motopompes, 68 forages équipés de motopompes solaires immergées et 114 puits maraîchers ont été mis à la disposition des producteurs. En outre, 31 tracteurs ont été remis aux coopératives d’utilisation de matériels agricoles, à prix subventionnés.
La campagne agricole de saison sèche 2019-2020 a été placée sous le thème « Intensification et commercialisation de la production de campagne sèche : défis et opportunités dans un contexte d’insécurité ». L’objectif affiché par le gouvernement d’alors était d’appuyer l’intensification durable de la production de campagne sèche, de renforcer et de sécuriser les moyens d’existence des déplacés internes, de développer et d’encourager les mécanismes novateurs de commercialisation des produits de la campagne sèche.
44.026 tonnes de céréales et 181.165 tonnes de produits maraîchers étaient attendus pour cette campagne. Pour atteindre ce résultat, le gouvernement a apporté son soutien aux producteurs céréaliers et maraîchers.
Cet accompagnement est composé, entre autres, de 359 tonnes de semences améliorées, 2.719 tonnes de NPK, 1.474 tonnes d’urée et des pesticides homologués et 160 tonnes de semences améliorées de cultures maraîchères, ainsi que l’acquisition et la cession de 28 motopompes.
Le gouvernement a accompagné également les personnes déplacées internes, par la mise en valeur de 330 hectares, dont 86 hectares pour la production du riz, 53 hectares pour la pomme de terre et 191 hectares pour la production de l’oignon.
Le nouveau plan de 10 milliards s’intègre dans la vision globale de reconquête du territoire, à travers la création d’opportunités pour l’ensemble des acteurs, en particulier, pour les jeunes et les personnes déplacées internes. En septembre dernier, 28 organisations d’aide internationale alertaient que près d’une personne sur dix au Burkina Faso, soit près de 2 millions de personnes sur 20 millions d’habitants, était déplacée par le conflit et que le taux d›insécurité alimentaire sévère avait presque doublé par rapport à l’année dernière dans ce pays.o
Martin SAMA