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AGOA: pertes de recettes sur la noix de cajou

• Désormais frappée de droits de douane

• 28,6 FCFA/kg pour l’export vers les USA

La nouvelle a fait le tour du pays. Le pays de l’Oncle Sam suspend le Burkina Faso de l’AGOA, à compter du 1er janvier 2023. De quoi s’agit-il, et qu’est-ce que le pays perd de cette sanction ? La loi sur la croissance et les opportunités économiques (AGOA) est une loi américaine sur le commerce. Elle offre un avantage substantiel en termes d’accès au marché des pays éligibles d’Afrique subsaharienne. Avant la note du président américain, Joe Biden, pour suspendre le Faso, il faut dire que le pays était éligible à l’AGOA depuis le 10 décembre 2004.

En termes d’utilisation de l’AGOA, les statistiques du ministère du Commerce révèlent que sur la période 2018 à 2021, la dynamique des échanges commerciaux entre le Burkina Faso et les USA a été croissante. Néanmoins, il se dégage que le Burkina Faso importe plus qu’il n’exporte vers les USA. En effet, les importations en provenance des USA, en 2021, ont été évaluées à 180,6 milliards  FCFA, contre environ 31,4 milliards  FCFA pour les exportations. Les principaux produits exportés vers les USA sont le coton, l’anacarde, la mangue et le beurre de karité. Ainsi, il y a eu une forte augmentation des exportations de coton vers les USA, passant de 1,5 milliard FCFA environ, en 2020, à 29,2 milliards FCFA en 2022. Les exportations de cajou ont également enregistré une forte hausse de 77,1% pour s’établir à 939,5 millions FCFA en 2021.

6% des exportations ont bénéficié de l’AGOA

S’agissant de l’exploitation des opportunités liées à l’AGOA, il est à noter que sur les 5,9 milliards d’exportations vers les USA, en 2020, seulement 355,2 millions FCFA, soit 6%, ont pu bénéficier de l’AGOA. Ce qui dénote un faible taux d’utilisation de l’AGOA. L’essentiel de ces exportations sous AGOA porte sur la noix de cajou. Pour l’année 2020, la valeur de la noix de cajou est estimée à 350,6 millions FCFA, représentant 98,7% des exportations totales sous AGOA. En 2021, la valeur de la noix de cajou exportée est estimée à 939,5 millions FCFA.

Perte de recettes pour la noix brute de cajou

Pour ce qui est des exportations, la suspension annoncée du Burkina Faso implique qu’elles ne profiteront plus de la franchise de droits de douanes pour accéder au marché américain, dans le cadre de l’AGOA. Ce qui entraine, entre autres, une perte de compétitivité vis-à-vis des autres pays exportateurs de produits similaires bénéficiant d’accès préférentiel sur le marché américain. Cette perte de compétitivité entrainera des pertes de recettes d’exportation, surtout pour la noix brute de cajou, principalement exportée sous AGOA, sur le marché américain.  A titre d’illustration, les noix de cajou exportées vers les Etats-Unis seront frappées désormais des droits de douane de 28,6 F CFA/kg. Avant la prise de la décision américaine, les droits de douane sur ledit produit étaient nuls, c’est-à-dire, que les produits étaient en franchise de droits de douane. En ce qui concerne les importations, la suspension annoncée n’aura aucun effet, compte tenu de l’application du régime douanier de la Nation la plus favorisée, c’est-à-dire, le régime normal.  De ce fait, les importations du Burkina Faso, en provenance des USA, se poursuivront normalement.

Enfin, l’autre conséquence liée à ladite mesure est que le Burkina Faso ne pourra pas participer aux activités liées à l’AGOA, notamment, le Forum AGOA, les formations et autres activités de renforcement de capacités financés par les USA.

NK

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