L’image est devenue virale sur les réseaux sociaux. Un conducteur de camion, roulant à vive allure, tenant le volant de la main gauche et se servant de nourriture de l’autre main dans une assiette, sur le fauteuil passager. La légende de cette vidéo : « tout est urgent, il faut aller vite », paraphrasant le nouveau président du Faso dont l’investiture a eu lieu le 21 octobre dernier. Entre son coup de force et l’accomplissement de cette procédure, 21 jours se sont écoulés. Désormais officiellement consacré président du Faso, on attend du Capitaine Ibrahim Traoré qu’il imprime sa marque. Qu’il aille vite, certes, mais bien. Car, comme son prédécesseur, les Burkinabè le jugeront à l’acte et aux résultats. Et avec lui, ils seront moins cléments.
On attend donc avec impatience le nom de son Premier ministre et l’ossature du gouvernement, pour avoir une première lecture de la traduction concrète de la volonté présidentielle. La Charte adoptée le 14 octobre dernier entérine une pléthore de 25 ministres. Pour un pays en guerre, on aurait aimé un gouvernement resserré. Les assises en ont décidé autrement. Plus que leur nombre, la qualité et le profil des promus seront déterminants pour imprimer le rythme, la cohésion et les synergies indispensables pour la reconquête des territoires perdus : c’est la priorité des priorités.
Abdoulaye TAO
