• Des pépinières riches de plusieurs centaines d’espèces
• Une période hivernale pas comme les autres
Le métier de pépiniériste est une activité en plein essor à Bobo-Dioulasso. Sans distinction d’âge, ils sont nombreux ceux qui s’adonnent à cette occupation. Le 26 septembre 2022, notre correspondant était dans quelques pépinières de la ville. Constat.
Installés aux abords du marigot Houet et ses alentours, ils sont nombreux ces vendeurs de plantes qui attendent des éventuels clients. Les plus dégourdis n’hésitent pas à s’approcher à chaque fois qu’un usager de la route ralentit ou s’arrête à leur niveau, pour proposer leurs produits. Lassina Sanou, trentenaire, est un de ces pépiniéristes, par ailleurs premier à nous recevoir dans le jardin où il travaille depuis maintenant plusieurs années. Là où on se croirait dans un véritable paradis écologique. Plus de 200 espèces y sont disposées. Des plants pour reboisement aux arbres fruitiers, en passant par les fleurs pour décoration. Chacun y trouve son compte en fonction des besoins. « Ici, nous disposons de plusieurs espèces de plantes, d’arbres fruitiers et de fleurs. Comme plantes pour les reboisements, nous avons des espèces comme l’eucalyptus, le tek… mais nous conseillons les clients en fonction de l’état des sols qui seront utilisés pour le reboisement. Il y a des espèces adaptées aux sols secs et des espèces adaptées aux sols humides. Nous avons aussi des arbres fruitiers comme les pommiers cannelle, les citronniers, les manguiers, les cocotiers, le citronnier chinois… des fleurs pour décoration également… », nous confie Lassina Sanou. Pour ce qui est du prix de ces différents produits, il est fonction de l’espèce voulue et cela peut varier de 200FCFA à 20 000 FCFA le pied. Mais malgré le prix jugé abordable par les pépiniéristes et la période propice aux bonnes affaires, ils crient tous à la mévente. Les clients ne se bousculent pas, selon eux, pourtant, c’est bien la période pour mettre des plants en terre.
Une période des affaires pas comme les autres
La saison des pluies, en plus d’être la période de prédilection pour les « travailleurs de la terre », c’est-à-dire les agriculteurs, est aussi un moment propice pour mettre en terre au moins un plant. Des campagnes de reboisement sont organisées partout soit par les autorités, soit par les structures associatives ou même souvent par des responsables d’entreprise. Il est donc évident que pour les acteurs intervenant dans la vente des plants, c’est la période par excellence pour faire de bonnes affaires. Mais contre toute attente, la plupart de ces vendeurs crient la morosité du marché. Contrairement à l’an passé, cette année, les affaires sont au ralenti, soutient un autre pépiniériste. Lassina Sanou le soutient : « Cette année, le marché, ça ne va pas.
Ce n’est pas comme les autres années. Les plantes sont là, mais ça ne bouge pas. Nous pouvons faire une semaine sans vendre même une plante ». C’est le même constat observé chez M. Koyo, un autre pépiniériste : « Seuls quelques particuliers viennent souvent se procurer quelques plantes, à part ça, rien. Nous entendons parler des reboisements çà et là, mais ici, rien ne bouge, personne ne vient payer nos plants», déplore-t-il
Nonobstant cette morosité du marché, Lassina et ses camarades pépiniéristes disent rester optimistes et espèrent qu’avant la fin des pluies, ils auront des commandes. Ils invitent, par ailleurs, les jeunes à s’intéresser davantage au métier de pépiniériste, car excepté l’aspect lucratif, c’est une activité passionnante qui participe à la préservation de l’environnement.
IB