• Taux de dépôt dans les banques et SDF en baisse
• Taux de bancarisation faible avec 20,63% en 2020
• Le pays vise un taux de 75% d’ici 2023
En 2020, le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne, le Trésor et les institutions de microfinance, auquel s’ajoute celui des titulaires de comptes de monnaie électronique, est en hausse.
Ce taux est passé de 70,86% en 2019 contre 75,44% en 2020. Ces taux résultent du rapport 2020 de la BCEAO sur la situation de l’inclusion financière au Burkina Faso, publié en décembre 2021. Le document révèle que ces chiffres ont été obtenus à partir du taux global d’utilisation des services financiers (TGUSF) ou taux d’inclusion financière, qui évalue le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne, le Trésor et les institutions de microfinance, auquel s’ajoute celui des titulaires de comptes de monnaie électronique. Malheureusement, le taux de 75,44% en 2020 n’est pas représentatif de toutes les couches de la population burkinabè, car il ne concerne que les adultes.
Les coûts octroyés par les banques et les SFD sont également en baisse
Le rapport fait une révélation de taille, à savoir qu’au Burkina Faso, être détenteur d’un compte en banque ou dans un service financier décentralisé (SDF) ne veut pas dire que tous font des dépôts. C’est ainsi que le taux d’intérêt nominal des dépôts (TIND), qui mesure la rémunération des dépôts des épargnants au niveau des banques et des SFD, révèle que le taux de dépôt est en légère baisse. Ce taux est passé de 5,87% en 2019 à 5,79% en 2020.
Aussi, les banques et les SFD ont accordé peu de crédits en 2020 aux clients. Le taux d’intérêt nominal des crédits (TINC), qui renseigne sur les coûts supportés par les clients pour accéder aux crédits octroyés par les banques et les SFD, est également en baisse. Ce taux est passé de 7,27% en 2019 à 6,93% en 2020.
Le taux de pénétration en baisse
Le taux global de pénétration démographique des services financiers, qui mesure le nombre de points de services disponibles pour 10.000 adultes au Burkina, est en baisse. En effet, le rapport montre que le taux est passé de 110 points de services financiers pour 10.000 adultes en 2019 à 94 points de services pour 10.000 adultes en 2020. Le document note que cette situation s’explique par le repli enregistré au niveau des points de services de monnaie électronique. Le taux global de pénétration géographique des services financiers, qui évalue le degré de proximité, c’est-à-dire le nombre de points de services disponibles sur une superficie de 1.000 km2, est également en baisse au Burkina. Ce taux est passé de 449 points de services financiers sur 1000 km2 en 2019 à 396 points de services sur 1000 km2 en 2020.
Le taux de bancarisation strict en légère hausse
Le taux de bancarisation strict (TBS), qui mesure le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le Trésor, est en légère hausse. Ce taux est passé de 20,38% en 2019 à 20,63% en 2020. Le taux de bancarisation élargi (TBE), qui évalue le pourcentage de la population adulte titulaire de comptes dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le Trésor, auquel s’ajoute celui des détenteurs de comptes dans les institutions de microfinance, est en baisse. En effet, ce taux est passé de 39,94% en 2019 à 33,87% en 2020.
Accès, l’utilisation, les coûts des services et la disponibilité des données
Le rapport attire l’attention du gouvernement qu’une meilleure inclusion financière se rapporte à l’accès, l’utilisation, les coûts des services ainsi qu’à la disponibilité des données. L’objectif global de la stratégie nationale d’inclusion financière est d’accroître d’ici à 2023, à 75% la proportion de la population adulte burkinabè ayant accès et utilisant des produits et services financiers abordables et adaptés. En rappel, ledit document a été présenté les 5 et 6 septembre 2022 à Manga, au cours d’un atelier de sensibilisation et d’information sur l’inclusion financière avec les journalistes, par Ludovic W. Ousmane Kiemtoré du PAIF-PME.
Synthèse de Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Evolution du niveau de l’inclusion financière au Burkina
Le niveau global de l’inclusion financière est appréhendé, dans toutes ses dimensions, à partir d’un indice synthétique, calculé en tenant compte de l’ensemble des sept indicateurs. Il s’agit d’une valeur unique, comprise entre 0 et 1, qui traduit respectivement une situation d’exclusion totale et une inclusion financière aboutie. Il est obtenu à partir d’une moyenne pondérée des différents indicateurs analysés plus haut. En 2020, l’indice d’inclusion financière au Burkina est en hausse et élevé. En effet, cet indice est passé de 0,195 en 2019 à 0,590, traduisant ainsi une bonne inclusion financière des populations.