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Projet de promotion du leadership féminin: 7 Communes outillées sur le suivi de politiques

La question de la promotion du leadership féminin nécessite beaucoup de cadres d’échanges.

Du 26 au 30 juillet 2022, le consortium, constitué du Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), a tenu dans les Communes de Bittou, Boussé, Dano, Niangoloko, Réo, Sapouy et Sindou, des ateliers de restitution des résultats d’une étude de base menée sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles. Le but étant de présenter aux populations, les conclusions de l’étude et d’en enrichir le contenu.
« Projet de promotion du leadership féminin dans sept (7) Communes urbaines de 7 provinces du Burkina Faso ». C’est dans le cadre de la mise en œuvre des activités de ce projet que le consortium, composé du Groupe d’études et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social au Burkina Faso (GERDDES-Burkina), du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) et de l’Association d’appui et d’éveil pugsada (ADEP), a réalisé une étude de base sur le suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles, en vue d’avoir un document de base pour mieux orienter les plaidoyers, pour une meilleure prise en compte du genre dans les zones concernées par le projet. D’où les présents ateliers de restitution des résultats dans les Communes de Bittou, Boussé, Dano, Niangoloko, Réo, Sapouy et Sindou.
L’étude a été réalisée sur la base d’une méthodologie de recherche essentiellement documentaire. Et l’objectif général des ateliers, à entendre les organisateurs, est d’échanger avec les populations sur l’intérêt du suivi des politiques publiques en faveur des femmes et des jeunes filles. « Le document que nous allons présenter porte sur une étude qui a plusieurs objectifs, notamment, l’analyse de la situation des femmes dans l’espace public, les instances de décisions. De plus, il s’agissait d’analyser d’un point de vue sociologique, les contours du genre dans notre contexte. Le document analyse aussi la situation de base des politiques publiques en faveur des femmes dans les Communes d’intervention du projet », a indiqué M. André Pouya du GERDDES-Burkina.
Spécifiquement, il s’agissait pour les initiateurs de présenter et expliquer aux participants les points forts de l’étude pour favoriser une meilleure prise de conscience de la problématique des inégalités de genre et échanger avec eux sur l’intérêt du suivi des politiques régionales et communales ; d’identifier les meilleures stratégies de suivi des politiques publiques nationales, régionales et communales en faveur des femmes et des jeunes filles ; et de collecter les données complémentaires relatives aux Communes pour enrichir le rapport de l’étude.
En effet, au Burkina Faso, les inégalités basées sur le genre se font encore remarquer. Et ce, dans tous les secteurs, d’après les données présentées dans les différentes Communes. Par exemple, aux plans socioculturel et religieux, on note la persistance de la préséance du garçon par rapport à la fille dans le choix des naissances, le droit de succession et celui de propriété, sans oublier les violences dont sont victimes les femmes, pour le simple fait qu’elles soient du sexe féminin (viol, agressions, etc.). Outre cela, l’on remarque que les femmes sont peu représentées dans les instances de décisions, elles sont moins instruites que les hommes, et de plus en plus, on note que les jeunes filles abandonnent l’école. « Même en matière d’emploi des jeunes, on s’aperçoit que le nombre de filles est faible par rapport à celui des garçons. Et là où on a la chance d’avoir une proportion de filles plus élevée que celle des garçons, c’est au niveau des statuts les plus négligés, comme ceux d’aide familiale agricole ou non agricole », a déploré M. Nebilma Bayili, l’un des représentants du consortium dans la Commune de Réo.
Pour Naaba Saonné de Nabrabogo, représentant le Préfet dans la Commune de Boussé, plusieurs raisons expliquent le fait que les jeunes filles abandonnent de plus en plus l’école, surtout les grossesses précoces. Ce qui n’encourage pas les parents à investir davantage dans leur éducation. Quant à l’une des participantes, Talato Guimdé, elle pense que la faible représentation des femmes dans les instances de décisions tire son origine du fait qu’elles ne sont pas totalement libres dans leurs foyers. Selon elle, la plupart sont obligées de demander la permission à leur mari pour toute activité et cette situation limite considérablement leur participation dans les tâches communautaires.
Pour tenter d’inverser la tendance, l’Etat a pris en compte plusieurs mesures accordant la priorité aux femmes et aux jeunes (particulièrement les filles) dans les politiques publiques. Cependant, les résultats de l’étude présentés par le consortium GERDDES-CGD-ADEP témoignent du fait que la mise en œuvre de ces mesures est confrontée à plusieurs difficultés. Entre autres, il y a la faible connaissance et/ou la méconnaissance par les femmes de leurs droits, l’insuffisance de formation des femmes dans les métiers, ainsi que l’insuffisance de synergie d’actions entre les acteurs de mise en œuvre des politiques entrant dans ce cadre.
C’est pourquoi, les organisateurs des ateliers estiment que les efforts doivent être multipliés afin de réduire considérablement les inégalités basées sur le genre. Ils pensent donc que pour une atteinte des objectifs fixés par les politiques publiques, il est important que celles-ci fassent l’objet d’un suivi.
Rappelant alors quelques objectifs fixés par l’État, ils ont fait ressortir quelques actions qui pourraient être développées par la société civile, à savoir l’organisation de rencontres entre les femmes au niveau des chefs-lieux, régions, Communes autour de leurs préoccupations ; des sessions de renforcement des capacités des femmes et des jeunes filles pour les rendre aptes à participer à la vie politique ; ainsi que des sessions de formation ou des ateliers d’échanges à l’endroit des hommes et des femmes sur la masculinité positive.
A l’endroit de l’État, les animateurs des ateliers ont surtout souhaité que le système éducatif soit repensé de sorte à être plus favorable à la création d’emplois, et qu’il y ait une amélioration de l’accessibilité des fonds mis en place pour favoriser l’autonomisation financière de la femme et de la jeune fille. « Il faut amener les femmes et les jeunes filles à une plus grande contribution au développement de la Nation, en faisant la promotion du leadership féminin », a soutenu Seydou Berthé, un des représentants du consortium, à Sapouy.
Par ailleurs, les participants à ces différentes activités n’ont pas manqué de les féliciter et de les remercier pour cette restitution à leur endroit. « La question de la promotion du leadership féminin nécessite beaucoup de cadres d’échanges et nous remercions beaucoup les acteurs d’être venus nous situer davantage sur la question », s’est exprimée l’une des participantes à Réo, Mme Bakyono.
A Z

 

Encadré

Suggestions

Toutefois, certains participants de la Commune de Sapouy ont pu relever des insuffisances quant au contenu du document qui leur a été présenté. Pour eux, l’étude ne touche pas du doigt les réalités de la Commune, la promotion du genre dans les politiques publiques. Ils ont fait des recommandations pour améliorer les résultats et ont demandé la réalisation d’une enquête terrain dans la localité, afin de toucher réellement du doigt les réalités dans la zone. Pour sa part, Mme Bakyono de la Commune de Réo a saisi l’occasion pour inviter les femmes à être solidaires. « Il faut que nous nous soutenions pour mettre fin à ces inégalités, parce que tant que nous ne sommes pas assez représentées dans les instances, ce sera toujours compliqué », a-t-elle insisté, avant qu’une autre appelle les hommes à « soutenir leurs femmes dans ce qu’elles entreprennent, afin de favoriser le bon développement des Communes ».
Il faut rappeler que c’est depuis septembre 2020 que le « Projet de promotion du leadership féminin dans 7 Communes urbaines de 7 provinces du Burkina Faso » est mis en œuvre par le consortium GERDDES-CGD-ADEP, avec l’appui financier de l’Union européenne (UE).

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