A la UneFocus

Route Ouahigouya-Djibo: le pari sur la sécurité du gouvernement

Les travaux demarreront plus tard une fois le trajet sécurisé. (Ph: Wakatsera)

Le Conseil des ministres du 13 juillet dernier a approuvé au titre du ministère des Infrastructures et du Désenclavement, une demande d’approbation des résultats de l’appel d’offres international ouvert n°2021-0204/MID/SG/DMP/SMT-PI du 19/03/2021 relatif aux travaux de construction et de bitumage de la route nationale n°23 Ouahigouya-Djibo. Ces travaux de bitumage concernent également les travaux connexes (voiries et pistes rurales).
Le marché a été attribué à une grosse entreprise nationale. Il s’agit de l’entreprise Africaine des Travaux Publics (ATP) pour un montant de quarante-huit milliards cent quarante-quatre millions cinq cent quarante-huit mille cent quarante-quatre (48 144 548 144) FCFA TTC, avec un délai d’exécution de trente (30) mois, y compris la saison des pluies.
Le financement, selon le Conseil des ministres, est assuré par le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), le Fonds saoudien de développement (FSD), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Budget de l’Etat.
Ils sont nombreux les Burkinabè qui se sont posé la question de l’octroi d’un tel marché dans un contexte sécuritaire aussi mouvant que celui qui prévaut dans le Nord du pays. Ce questionnement est renforcé par l’expérience en cours du bitumage de la route Kongoussi/Djibo. Ce projet est à l’arrêt à cause de l’insécurité qui perturbait sa progression, alors que les travaux étaient bien avancés. Pourquoi donc tenter une nouvelle aventure sans vraiment la garantie de commencer même les travaux préparatoires. Ces inquiétudes sont, certes, fondées. Mais une de nos sources se veut rassurante : « L’accord du Conseil des ministres permet de sécuriser le financement et de poursuivre la procédure ».
Elle reconnait cependant qu’il y a un minimum de travail à faire. « Il faut maintenant sécuriser le trajet pour que les travaux puissent s’effectuer ». A ce propos, le ministre en charge des infrastructures et du désenclavement, le Colonel-Major Charles Josaphat Zoungrana, a rappelé le besoin de sécurité de son département pour mettre en œuvre les chantiers de développement du gouvernement, lors de sa prise de contact avec ses agents : « Beaucoup de nos projets routiers sont à l’arrêt du fait de l’insécurité. De ce point de vue, nous sommes demandeurs de sécurité ».
En approuvant ce marché, le gouvernement fait également un pari sur l’avenir. Ce qui laisse entrevoir que le démarrage effectif des travaux se fera sans doute bien plus tard, lorsque les conditions de sécurité le permettront.

Kongoussi-Djibo en mémoire

Le projet de bitumage de la route Kongoussi-Djibo est un projet d’un linéaire de 96 km. Il était réparti en deux lots, dont le lot 1, long de 16 km, concerne le tronçon Kongoussi-Yargo et le lot 2, de 80 km, concerne le tronçon Yargo-Djibo. La date d’achèvement des travaux de la route Kongoussi-Djibo, elle, est fixée au 15/09/2018 pour le marché initial. Les travaux ont été suspendus à cause des attaques récurrentes dans la zone de Bourzanga et qui n’épargnaient pas les ouvrages de franchissement qui ont été plusieurs fois dynamités. Un des défis serait de reprendre ces travaux et faire la jonction avec la nouvelle route bitumée Ouahigouya/Djibo. Toute chose qui désenclaverait définitivement la province du Soum.o
F.W

Encadré

Quid de ATP ?

L’entreprise attributaire du marché n’est pas une inconnue dans le paysage du BTP. Son PDG n’est autre que  Mahamadi Savadogo dit kadhafi , actuel président de la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso. Elle a à son actif plusieurs routes, dont le bitumage de l’axe Manga-Gogo-Gomboussougou-Zabré-Frontière du Ghana, long de 79 kilomètres.
L’Africaine des Travaux Publics (ATP) a également une expérience internationale avec des réalisations, notamment, au Niger. La dernière en date est la réception, le 21 octobre 2020, de la route Bagaroua-Illéla, longue de 107km, d’un coût global de plus de 73 milliards FCFA.
Une entreprise qui a pignon sur rue, au Burkina et sur le reste du continent africain, et continue de consolider sa réputation sur l’échiquier des sociétés pour lesquelles la qualité du service est la seule raison d’être, à en croire son Président-Directeur général, par ailleurs président de la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamadi Savadogo dit Kadhafi. Sur le terrain, les réalisations de l’ATP ne se comptent plus, à l’instar de l’axe que cette structure a revêtu au grand bonheur des populations du Centre-Sud.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page