La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a rencontré les opérateurs privés burkinabè, le 6 juillet 2022. Présentée comme un petit déjeuner d’affaires, la réunion avait pour objectif de leur présenter le plan Djoliba 2021-2025 de la Banque [lire encadré. En compagnie des membres du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), Bianca de Oliveira Adovelandé, chef de la Mission résidente de la BOAD au Burkina Faso, ainsi qu’Almamy Mbengue, Directeur du département Développement pays, et Oumar Tembely, Directeur du département de l’Energie et des Ressources naturelles de la Banque, cette rencontre avait pour but d’identifier des prospects porteurs de projets à la recherche de financements en lien avec les 5 secteurs prioritaires du plan Djoliba que sont : les infrastructures de transport/TIC/digitalisation, l’énergie, l’agriculture et l’agro-alimentaire, la santé/éducation et l’immobilier. Selon Bianca de Oliveira Adovelandé, la tenue de cette rencontre s’inscrit pleinement dans le cadre de la mise en œuvre de son plan quinquennal Djoliba qui propose un ensemble de solutions intégrées pour adresser les besoins de financement du secteur privé et concourir à son développement.
19,5 milliards FCFA pour deux projets pays
Et pour cette année 2022, deux projets du Burkina Faso ont été approuvés par le Conseil d’administration de la BOAD. C’était le 19 mai 2022, lors de la 130e session ordinaire du CA. Le premier prêt porte sur le financement du Programme d’appui au développement des économies locales du Burkina Faso (PADEL, Phase 3). En vue de contribuer à l’amélioration socioéconomique des populations à la base dans les régions du Burkina Faso, le projet sera axé, entre autres, sur le développement des filières pourvoyeuses d’emploi dans les collectivités, et les infrastructures de base au profit des populations, et des microentreprises. Il agira également pour le renforcement de la protection sociale et la résilience des ménages vulnérables ainsi que leur inclusion dans le circuit économique. Montant du prêt : 15 milliards FCFA.
Le second prêt approuvé d’un montant de 4,5 milliards FCFA aidera au renforcement du réseau d’assainissement des eaux pluviales de la ville de Ouagadougou. Concrètement, le projet permettra l’aménagement de l’exutoire au niveau du Parc Bangr Weogo, pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations de la ville de Ouagadougou. En gros, le projet facilitera le drainage des eaux pluviales en réduisant, de manière très significative, le taux des habitations inondées pendant les saisons pluvieuses. Le 14 juillet 2022, le ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Boukary Savadogo, est allé s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Il s’agit de l’aménagement de l’exutoire à l’intérieur et en aval du parc urbain Bangr-weogo de Ouagadougou.
Ce chantier dont la phase 3 a démarré en janvier 2021, permettra, à terme, de drainer environ 70% des eaux pluviales de la ville de Ouagadougou. Les travaux concernent, entre autres, l’aménagement et le revêtement du marigot Kadiogo en canal en béton armé sur un linéaire de 1.300 mètres, après le dalot « An Nayélé » dans l’Arrondissement 10, des travaux d’atténuation, de compensation et d’optimisation des impacts environnementaux à l’intérieur du parc.
Le taux global d’avancement des travaux est estimé à 98 %, à la satisfaction du ministre Savadogo qui n’a pas manqué de remercier tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet, notamment, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), qui a financé le projet à hauteur de 78%, les entreprises COGEB et CAEM pour l’exécution et le contrôle des travaux, ainsi que les riverains que le projet a impactés. En perspectives, le projet prévoit, à court terme, une tranche conditionnelle pour des travaux de revêtement du canal recalibré sur environ 910 mètres, y compris l’aménagement d’une mare à la confluence du marigot Goudrin. A long terme, le projet d’aménagement jusqu’au fleuve Massili, qui est situé à environ 15 km, et la réalisation du 4e barrage..
NK
Encadré
Le plan Djoliba de la BOAD
Djoliba est le nom donné au fleuve Niger et c’est devenu aussi le nom du plan stratégique que la BOAD s’est donné pour 2021-2025. Il repose sur 3 axes stratégiques opérationnels qui répondent aux priorités de développement des pays membres. Ce sont :
L’intégration régionale: pour répondre à la mission qui lui a été donnée lors de sa création, la BOAD continuera à mettre l’accent sur les investissements qui facilitent l’intégration régionale et le mouvement des biens, des personnes et des données à l’intérieur de l’UEMOA, en vue de créer un marché de taille suffisante pour attirer les investisseurs. La Banque deviendra le chef de file dans l’origination, la préparation et le montage financier de projets intégrateurs auxquels elle ferait participer pour leur préparation (études de faisabilité, etc.) et leur exécution tant les institutions de développement que le secteur privé (PPP). Au vu des conséquences de la pandémie, une attention particulière sera donnée à des programmes sanitaires mutualisant ainsi qu’à des efforts pour améliorer l’accès à l’Internet et la digitalisation dans l’UEMOA et pour préserver les acquis dans les secteurs du transport routier, maritime, aérien et ferroviaire.
La création de valeur et d’emplois productifs en appui aux Etats et au secteur privé : la Banque appuiera la création d’un climat d’affaires favorable par la mise en place d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie, du transport, de l’aménagement urbain, de l’eau, de la communication et de l’immobilier. Elle privilégiera les maillons manquants des chaînes de valeur globales et régionales dans les secteurs de l’industrie et de l’agriculture et soutiendra la petite agriculture familiale.
Le renforcement de la résilience au changement climatique : les pays de l’Union sont particulièrement sensibles aux conséquences du changement climatique (pluviosité changeante, transformation des saisons de culture, élévation du niveau des océans). Il faudra, par conséquent, appuyer les pays membres dans leurs efforts pour relever le défi du changement climatique (adaptation, atténuation pour augmenter leur résilience).
Sous chacun de ces axes, les activités de la BOAD mettront l’accent sur les cinq domaines suivants : les infrastructures de transport et de TIC/digitalisation qui favorisent les échanges ; la production et l’accès équitable à l’énergie et aux ressources naturelles ; la production agricole et la sécurité alimentaire ; l’immobilier (y compris les infrastructures touristiques) et l’habitat, notamment, l’habitat social ; la santé et l’éducation.
Source (https://www.boad.org/wp-content/uploads/2021/02/Djoliba5.pdf)