Le pays vit un moment d’ enchaînement d’évènements, aussi significatifs les uns que les autres.
Le 3 juillet, la CEDEAO adopte une Transition de 24 mois. Un modus operandi a été trouvé. Il permet au Burkina d’éviter les sanctions que le Mali a vécues. Mais personne n’a vraiment salué cette petite victoire, comme si ce n’était qu’un détail, alors que le contraire aurait été une catastrophe. Tout le monde est préoccupé par ce qui se passe au front.
Mais avant cette décision, le Président Damiba avait enclenché les retrouvailles des anciens chefs d’Etat au nom de la réconciliation, dit-on. Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire et condamné à vie est bien là et Isaac Zida au Canada, boude Michel Kafando, lui était malade. Cette concertation entre anciennes têtes couronnées devrait servir de levier pour décrisper la tension sociale, selon ses initiateurs. Mais ils marchent sur des œufs. Le risque est grand que l’opinion perçoive dans cette initiative, un deal pour faire revenir Blaise Compaoré impunément. Et ce serait ouvrir une autre brèche dans le difficile chantier de la réconciliation nationale. Cette fois, ce n’est pas un problème de communication, mais plutôt une question de méthode. Pourvu que cela ne distraie pas de l’objectif N°1 qui est de libérer le territoire.
Abdoulaye TAO