L’Assemblée législative de transition (ALT) a donné, le 6 juin dernier, son quitus au gouvernement pour gouverner par ordonnance le secteur de la défense et de la sécurité et cela, pour une année (jusqu’en mai 2023). Ce projet de loi suscite bien des supputations et des inquiétudes du côté des défenseurs des droits humains et des organisations professionnelles de médias qui craignent que cette arme ne soit liberticide entre les mains de la Transition qui opérationnalise peu à peu son dispositif militaire pour broyer du terroriste. C’est une crainte légitime. Il y a effectivement des risques que des restrictions aux libertés surviennent, en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire. Ce serait alors la face sombre de cette loi si on en arrivait là. Prions donc que cela n’arrive point. Et que le Conseil constitutionnel qui sera sollicité pour avis de constitutionnalité des mesures prises par le gouvernement soit à la hauteur du Droit. Mais, cessons de broyer du noir pour une fois, et pensons aux bienfaits que cette dérogation pourra apporter en termes d’adaptation, de souplesse et de rapidité dans les réponses à donner à la menace terroriste sur le terrain. N’est-ce pas l’objectif premier du putsch du 24 janvier 2022 ? Pourquoi ne pas leur faire confiance sur ce coup ?
Par Abdoulaye TAO
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