20, c’est le nombre de bougies sur lesquelles ont soufflé les travailleurs du Centre d’analyse des politiques économiques et sociales (CAPES) le 19 mai 2022 à Ouagadougou. Le CAPES est un mammouth de la production intellectuelle dans notre pays. En termes de chiffres, on peut relever:
-39 études menées ; -5 notes de conjoncture, 18 articles scientifiques, plus de 100 articles de vulgarisation, 73 documents de travail, l’organisation d’une rencontre annuelle entre chercheurs, cadres de l’administration publique et privée et surtout gouvernants. Ce sont 20 ans de travail arraché aux côtés des décideurs que le CAPES a fait au cours des panels qui ont jalonné sa commémoration de vingt années d’existence.
A la salle de conférences de la Direction générale des Douanes, ils étaient nombreux les acteurs et les partenaires qui ont effectué le déplacement pour sacrer la majorité (20 ans) du bébé CAPES qui est né administrativement par décret n°2018-0862/PRES du 5 octobre 2018 et qui a démarré effectivement les activités en mai 2002. Que de transformations qualitatives à l’interne et au plan sociétal.
Un hommage aux aînés
A l’actif de ce bilan, des personnes dont le génie et le sacrifice ont donné les lettres de noblesse à cette institution. Un travail remarquable qui a fait dire à Dr Élie Justin Ouédraogo, parrain de la cérémonie, à l’endroit de l’assistance : <<Permettez-moi de saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage à notre aîné Pierre Claver Damiba, celui-là même qui, alors à la tête de l’ACBF comme 1er Secrétaire exécutif, avait conçu ces think thank africains pour les mettre au service du développement économique et social du continent. Et à cet ancien directeur et parrain du jour d’inviter les <<matières grises>> nationales à une réflexion pour un développement endogène. <<Aucun pays au monde n’a pu se hisser à une échelle honorable de développement en comptant sur des stratégies conçues de l’extérieur et par l’extension>>.
Dans cette même lignée, Dr Victor Sanon, Directeur exécutif du CAPES, a loué le sacrifice de travail et rendu un hommage à Dr Élie Justin Ouédraogo, à Pato Daniel Kaboré, Dr Basga Émile Dialla, tous trois anciens Directeurs et à feu André Richard Ouédraogo, expert en suivi-évaluation, décédé en janvier dernier. Chacune de ces trois personnes présentes à la cérémonie a bénéficié d’une attestation et d’un trophée. Le défunt a été représenté par son épouse. Pour Dr Sanon, cette commémoration a pour but surtout de reconnaître <<ces hommes qui ont posé pierre après pierre, socle après socle les édifices de ce centre d’excellence>>.
Dans son allocution, le Premier ministre Albert Ouédraogo a relevé toute l’importance que la Présidence accorde à cette structure dont l’importance qualitative et incrémentale dans la société n’est plus à démontrer. << Son ancrage institutionnel à la Présidence du Faso traduit la ferme volonté et l’ambition du chef de l’Etat de placer au cœur des priorités de développement, la question essentielle du renforcement des capacités, en vue de favoriser la création d’une masse critique de cadres burkinabè dans le domaine de la gestion de l’économie>>.
Au nombre des changements sociétaux que le Capes a pu enclencher, on peut relever<<le changement de la perception des décideurs politiques, des universitaires, de la société civile et du secteur privé, sur l’importance du renforcement des capacités comme composante essentielle du processus de développement socioéconomique du Burkina Faso. Deuxièmement, l’implication du CAPES dans l’élaboration de tous les documents de stratégies, de politiques publiques de développement .Troisièmement, la reconnaissance du CAPES à travers l’établissement de relations de partenariat avec des organismes de réputation internationale tels que la Banque mondiale, Konrad Adenauer, le CRDI, le Centre de développement de l’OCDE, etc. >>.
Et au patron de la Primature de dire que personne à la place des Burkinabè eux-mêmes ne peut contribuer à la restauration du territoire et à la relance du pays.
La commémoration des 20 ans a donné lieu à l’inauguration du siège de la structure dans le quartier de Ouaga 2000 et voisin au Tribunal de Grande instance Ouaga 1 et à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
Il s’agit d’un bâtiment R+2 qui va permettre aux travailleurs d’évoluer dans de meilleures conditions de travail et d’atteindre de meilleurs résultats pour les années à venir.
Roger SAWADOGO