La Cour des comptes du Burkina Faso a tenu une audience solennelle le jeudi 14 avril 2022 à Ouagadougou. Cette audience était consacrée à l’installation et la prestation de serment du quatrième premier président, Latin Poda.
Juridiction supérieure de contrôle des finances publiques, la Cour des comptes connait depuis sa création en 2000, quatre premiers présidents que sont Jean Emile Somda, Noumoutié Herbert Traoré, Pierre Nebié et Latin Poda.
« Surfer dans vos domaines respectifs en vue de la production des savoirs en relation avec les représentations nouvelles des possibilités offertes par la pratique », c’est en cela que le nouveau premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, entend surmonter les difficultés pour donner de meilleurs résultats. Pour lui, son passage au niveau de la Cour sera de relever les défis qui s’imposent à cette institution. Pour y parvenir, le concours du législatif et du pouvoir exécutif est incontournable en mettant à la disposition de la Cour les moyens nécessaires. Aussi, pour la réussite de sa mission, il compte sur la collaboration de tout le personnel de la Cour en s’appuyant sur la citation d’Henri Ford : « Se réunir est un départ, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est une réussite. »
La touche particulière du nouveau premier président sera de mettre l’accent sur la communication en vue de faire connaitre la Cour des comptes, ses missions, ses activités quotidiennes ; car, il estime que plusieurs activités sont faites mais méconnues par l’opinion publique burkinabè, comme des audits dans des domaines sensibles. L’audit récent sur les permis de recherche minière a été cité en exemple.
Latin Poda a occupé plusieurs postes, à savoir conseiller de la Cour des comptes du 14/02/2020 à nos jours. Il fut magistrat à la disposition du ministère de la Justice, Garde des sceaux du 02/07/2019 au 14/02/2020. De septembre 2009 au 01/07/2019, il a été Assistant juriste devenu par la suite Juriste référendaire à la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Il fut conseiller technique de la Chancellerie du ministère de la Justice, Garde des sceaux de juillet 2008 à septembre 2009. Il a été conseiller de la Cour d’appel de Ouagadougou de juillet 2007 à juillet 2008, vice-président du Tribunal de Grande instance de Ouagadougou de juillet 2005 à juillet 2007, président cumulativement, président du Tribunal administratif au Tribunal de Grande instance de Koudougou de mars 2003 à juillet 2005 ; Juge au siège au Tribunal de Grande instance de Ouagadougou de juillet 2001 à mars 2003 ; Juge d’instruction au Tribunal de Grande instance de Kaya de juillet 1997 à juillet 2001 ; Juge au siège au Tribunal de Grande instance de Bobo-Dioulasso de juillet 1996 à juillet 1997.
En rappel, il a été désigné à la session du Conseil supérieur de la magistrature le 18 décembre 2021 par ses pairs. Le 24 janvier 2022, le président du Faso avait procédé à sa nomination par décret.
Flora SANOU (Stagiaire)
Encadré
Les missions du premier président de la Cour des comptes
Le premier président a plusieurs missions qui lui sont assignées. En effet, il est chargé de :
– l’administration et de la discipline de la Cour ;
– définir l’organisation générale des travaux ;
– arrêter le programme annuel de contrôle ;
– les audiences solennelles ;
– faire connaitre aux ministres compétents et aux responsables des entités contrôlées par voie de référé et de notes du président, les observations formulées par la Cour.
Les missions principales de la Cour des comptes sont :
Le contrôle juridictionnel: il consiste à juger les comptes des comptables publics, prononcer des condamnations à l’amende, déclarer et apurer les gestions de faits, sanctionner les fautes de gestion ;
Les missions non juridictionnelles se résument à contrôler la gestion des administrations en charge de l’exécution des programmes et dotations, évaluer les politiques publiques, assister le Parlement et l’Exécutif, certifier les comptes de l’Etat ;
L’information et le conseil avec pour objectif, établir un rapport public annuel remis au président du Faso, établir un rapport sur l’exécution des lois des finances accompagnant la déclaration générale de conformité.