Premier trimestre 2022. Dans les normes, c’était dans le mois de mars 2022 que devaient débuter les travaux de construction physique de la ligne ferroviaire Burkina Faso-Ghana. Le comité mixte d’experts des deux pays, réuni en octobre 2021 à Accra, l’avait annoncé. Une déclaration reprise par l’ex-ministre des Transports, Vincent Dabilgou, lors d’une conférence de presse.
Depuis cette sortie, le projet de construction de l’interconnexion ferroviaire entre le port de Tema et la capitale Ouagadougou est en stand-by. Aucune actualité sur le sujet au niveau du ministère des Transports du pays.
Qu’en est-il du côté de la frontière ghanéenne ? Des travaux annexes y sont en cours. Le plus important est celui qui concerne la ligne ferroviaire entre le port de Tema et Mpakadan, point de départ du projet de chemin de fer entre nos deux pays. Les travaux de cette section, selon les autorités ghanéennes, sont achevés à 90%.
Le chemin de fer, mentionnons-le, devra passer par Mpakadan, Kpeve, Hohoe, Jasikan, Nkwanta, Bimbilla, Yendi, Tamale et Paga, jusqu’à Ouagadougou.
Deux entreprises en lice
Pour la réalisation de ce projet long de 1.200 km, un appel d’offres international a été lancé. 16 entreprises ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Depuis fin 2021, deux compagnies sont en lice après les dépouillements de leurs propositions techniques. Il s’agit de Frontline capital Advisor et African Global Developpement SARL.
La première compagnie est basée à Accra au Ghana. La Société offre des services de conseil en fusions et acquisitions et en restructuration. En outre, elle fournit des services de conseil axés sur la stratégie de financement, la mobilisation de capitaux tiers, la cotation des actions et l’accès aux marchés internationaux.
African Global Development a été fondée à Ouagadougou, au Burkina Faso, avec un bureau au Ghana et aux Etats-Unis. « Nous fournissons des services de conseil, juridiques et contractuels pour des projets d’infrastructures de moyenne et grande envergure », peut-on lire sur le site de la Société.
Les offres financières de ces deux sociétés devraient être étudiées par le comité conjoint d’experts du Burkina Faso et du Ghana. Selon le calendrier, la sélection finale devrait avoir lieu autour du 30 novembre, date des négociations pour le démarrage des travaux. Que s’est-il passé depuis lors ?
Notons qu’il s’agit d’un projet évalué à 4,7 milliards d’euros dont la rentabilité économique sera assurée par un trafic passager évalué de 2 à 3 millions de passagers par an et des prévisions de transports estimées entre 7 et 17 millions de tonnes par an.
Le futur train devrait avoir une vitesse de 160 km/h pour les voyageurs et 120 km/h pour les marchandises. La réalisation de ce projet devrait permettre à chaque pays d’améliorer sa balance commerciale. La phase des travaux de construction devrait permettre la création de 30.000 emplois directs et indirects et d’améliorer des activités économiques de chaque ville qui dispose d’une gare sur le tracé.
NK
Encadré :
Tracé du chemin de fer : gros lot pour le Ghana
Le Ghana aura le plus gros lot dans ce projet d’interconnexion. Le chemin de fer traversera tout le pays, du Sud au Nord. Sur les 1.102 km d’interconnexion, 782 km de rails seront construits sur le territoire ghanéen. Au Burkina Faso, le chemin de fer longera la route nationale 5 qui part de Ouagadougou jusqu’à la frontière ghanéenne à Dakola, et desservira les gares de Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré, Pô, avant de rejoindre la zone frontalière avec le Ghana et le corridor Dakola (au Burkina Faso), Paga (au Ghana). Il sera long de 320 km. La ligne ferroviaire, une fois achevée, comptera 55 stations au total. Et pour le partage, le Ghana en aura 45 contre dix pour le Burkina Faso.