Après une longue période de suspension, le Club de la Presse, reprend du service.
Il est organisé par le Centre National de Presse Norbert Zongo/CNP-NZ. Le premier numéro de l’année eu lieu le 25 février 2022 à Ouagadougou. « Etat de la corruption, situation nationale et le débat sur la constitutionalité du nouveau pouvoir », tel en était le thème . Le Dr Luc Marius IBRIGA, ancien Contrôleur Général d’Etat était à l’honneur de ce premier numéro.
La communication était axée sur deux grands thématiques: la question de la situation nationale en lien avec l’avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) et l’état de la corruption au Burkina.
Dr Luc Marius IBRIGA souligne qu’elle (corruption) avait atteint une situation de « corruption systémique » au regard de son évolution. N’eut été « l’opération mains propres », cette évolution aurait peut-être débouché sur une « corruption institutionnalisée » a-t-il renchérit.
La corruption institutionnalisée, en plus d’être systémique prône une culture de la corruption au lieu d’une culture du refus de la corruption. Ainsi, la corruption est institutionnalisée est un moyen non pas seulement sur le plan juridique mais aussi au sens social du terme pour servir de levier aux différentes actions du pouvoir public. Il a étayé ces propos avec l’exemple du Cameroun comme une corruption institutionnalisée . Ce pays a d’ailleurs initié « l’opération épervier » qui a balayé un bon nombre de personnel politique de Paul Biya mais cela n’aurait pas fondamentalement changé la situation.
Le Burkina dispose d’une ’infrastructure juridico-institutionnelle en avance selon Dr IBRIGA. Cependant, la réalité est qu’il y a une efflorescence de la corruption. De l’insurrection jusqu’en fin 2016, la corruption était en baisse mais à partir de 2017 il y a une montée progressive qui a atteint le niveau de la corruption au temps du régime COMPAORE, t-il expliqué
En rapport avec le MPSR, notamment la constitutionnalité des actes posés, l’invité a donné sa lecture. Il qualifie cela du mimétisme. D’abord pour ce qui concerne la déclaration du MPSR, Dr IBRIGA déclare : « La responsabilité des militaires n’est pas de conquérir le pouvoir d’Etat. Leur responsabilité c’est de défendre l’intégrité territoriale du pays. En cela, ils ont une responsabilité dans ce que nous vivons actuellement ».
Leur programme était déjà prévisible, en ce sens que, quand on connait la situation de l’insécurité, de la corruption et de la bonne gouvernance, où les attentes des populations sont fortes
Sur la prestation du serment du président DAMIBA, DR Ibriga estime qu’ elle n’avait pas raison d’être car sur le plan juridique la constitution ne reconnait que l’investiture du chef de l’Etat. Donc, il y a une incongruité dans la gestion du pouvoir car la prestation de serment n’est pas une cérémonie à part entière. La constitution ne reconnait que l’investiture du chef de l’Etat nous a-t-il confié.
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