Au Burkina Faso, une grande partie de la population peine à s’intégrer dans le système financier. Pourtant, un système financier prenant en compte toutes les couches de la population favorise le développement économique du pays. Dans le cadre de la promotion de l’inclusion financière au Burkina, les acteurs du secteur financier ont célébré la Journée de l’inclusion financière.
Elle a été célébrée sous le thème : « Quel rôle joue l’éducation financière dans la promotion de l’accès des populations aux services financiers ? » Cette 2e édition permettra au monde de la finance de travailler pour la mise en œuvre de nouvelles initiatives afin de promouvoir l’inclusion financière au pays. Elle s’est tenue le 14 décembre 2021 à Ouagadougou.
Trois structures du monde financier ont organisé cette 2e édition. Il s’agit de l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB), de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD) et de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B).
L’inclusion financière est l’ensemble des mécanismes permettant à tous d’accéder et d’utiliser efficacement une gamme de produits et services financiers à des coûts abordables offerts par les institutions saines.
Cette journée a été un cadre d’échanges et de partage d’expériences entre les acteurs financiers, en vue de mettre en place des initiatives et des outils adéquats pour la réussite de l’inclusion financière. Une chose est de mettre en place des mécanismes inclusifs de financement, une autre est d’apprendre aux populations de s’en servir. C’est ce qui a d’ailleurs été la préoccupation majeure de cette édition.
Les participants ont réfléchi sur le rôle de l’éducation financière dans le renforcement de l’accès des populations aux services financiers. L’éducation financière permet aux ménages, aux Petites et moyennes entreprises (PME) et à tous les acteurs exclus du système financier de participer à la vie économique et à la création de richesse. Elle permet également aux consommateurs et/ou investisseurs d’améliorer leurs connaissances des produits, des concepts et des risques financiers pour améliorer leur bien-être financier.
A en croire le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), Diakarya Ouattara, l’éducation financière constitue un puissant levier de l’accélération de l’inclusion financière. Elle permet aux populations de mieux connaitre le fonctionnement du système financier et de comprendre les enjeux et les avantages de l’utilisation des services financiers.
La cérémonie d’ouverture des travaux de cette 2e édition a été présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Lassané Kaboré. Pour lui, l’inclusion financière est une préoccupation du gouvernement. Il a encouragé les acteurs du secteur financier pour l’ensemble des actions qu’ils mènent en faveur des populations en matière d’éducation financière. « Mieux une population est éduquée, mieux elle connait les modes de financement, mieux elle est plus apte à rembourser », a-t-il expliqué.
En rappel, pour renforcer l’inclusion financière au Burkina, le gouvernement a adopté la Stratégie nationale de la finance inclusive (2019-2023). Cette stratégie vise à porter à 75%, d’ici 2023, la proportion de la population adulte ayant accès et utilisant des produits et services adaptés et à coûts abordables.
Issouf TAPSOBA (Collaborateur)
Encadré
Les défis de la SNFI
Les défis de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de finance inclusive sont la disponibilité/fourniture du crédit, la finance digitale, la finance agricole, la couverture des risques et le renforcement des politiques de la règlementation et de la supervision.