Editorial

Dossiers pendants

Le président du Faso a annoncé, le 25 novembre dernier,  une opération mains propres. Toute chose qui a fait dresser plus d’une oreille.

On attend donc la concrétisation de cet engagement, parce que c’en est un. Et la mise en œuvre de celui-là devrait être décisive pour l’avenir même du pays englué, depuis le régime Compaoré, dans un système d’impunité en faveur des gouvernants et de leurs affidés. La Transition de 2014, qui a jeté les bases d’un renouveau démocratique du Faso, avait fait de la justice, de la lutte contre la corruption et contre l’impunité son cheval de bataille. On lui doit aujourd’hui le procès des assassins de Thomas Sankara.

Le sillon avait été tracé. Mais deux fois hélas! Les mauvaises habitudes ont la peau dure. Le même président avait déclaré qu’il ne couvrirait aucun dirigeant ou responsable en rupture de bans avec la Justice. Mais, les dossiers se sont entassés dans les tiroirs. Entre l’ASCE-LC et le Parquet, ce n’est pas encore le haut débit en matière de transmission de dossiers. En annonçant cette opération mains propres, on pourrait s’attendre à une grosse chasse aux sorcières. Ce qui n’est pas bien pour la sérénité d’un pays déjà presqu’en guerre. Vidons donc les dossiers pendants, ce serait déjà un grand pas dans la lutte contre l’impunité.o

Par Abdoulaye TAO

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