Les 2 et 3 décembre prochains, se tient à Bruxelles, la capitale belge, la Conférence internationale sur le nouveau référentiel de développement du Burkina Faso, PNDES II, qui couvre la période 2020-2025. Il s’agit pour le gouvernement de séduire les partenaires économiques et financiers afin d’obtenir leur accompagnement pour la mobilisation des ressources supplémentaires nécessaires à la mise en œuvre du PNDES II. Le montant de ces ressources supplémentaires est estimé à environ 5000 milliards FCFA, sur un total de 19.030, 70 milliards FCFA. La recherche de financement complémentaire représente donc 37 % du volume total du PNDES II, contre 63% pour les ressources propres. Le gouvernement a annoncé, après la rencontre avec les partenaires présents au Faso, que 9% du montant recherché est « déjà acquis sur la base de conventions conclues avec les partenaires au développement ». Et le challenge de la mobilisation des ressources complémentaires reste entier. Il s’agira de faire mieux à Bruxelles, sinon, autant qu’à Paris en 2016. Le succès du second mandat du Président Roch Marc Christian Kaboré en dépend. Lui-même est annoncé à Bruxelles où il prononcera un discours à l’ouverture de la grande table ronde qui campera le décor pour les 48 heures d’échanges. La première journée de la Conférence internationale de Bruxelles sera consacrée aux partenaires bilatéraux et multilatéraux. La deuxième journée intitulée « Forum des investisseurs privés sera, quant à elle, sous la présidence du Premier ministre Christophe Dabiré. Naturellement, le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, tutelle technique du dossier, qui est à la manœuvre depuis les rencontres préparatoires, sera de la partie avec un regard attentif sur les signatures de conventions et le montant des annonces. Une équipe conduite par lui et le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat est rentrée des Etats-Unis d’une visite à la Chambre de commerce de ce pays.
Dans les coulisses, le choix de la capitale européenne se justifie par deux raisons
La première, en tant que capitale de l’Europe, la place de Bruxelles offrirait au Burkina la possibilité d’élargir son réseau de partenaires et d’investisseurs privés et cela, à travers la présentation de sa vision de développement sur la période 2021-2025. La seconde raison repose sur le fait que cette capitale abrite d’importants lobbies économiques et financiers, notamment privés, ainsi que les principales institutions européennes et un important regroupement de lobbies (groupes d’influence). Le gouvernement veut toucher un maximum de contacts. C’est ainsi qu’après Bruxelles, il est prévu des conférences ou des tables rondes thématiques ou sectorielles à Ouagadougou sur des sujets ou thématiques jugés prioritaires, afin de mobiliser des partenaires au développement.
Le PNDES I, dans sa mise en œuvre, a été confronté à deux chocs : le début des attaques terroristes et leurs cortèges de déplacés internes abandonnant tout derrière eux et les conséquences de la pandémie de Covid-19, qui a mis à mal une partie de l’économie. Le PNDES II s’appuie sur les leçons du précédent de plan et intègre ces deux facteurs dans ces quatre axes stratégiques (voir encadré) ainsi que dans son objectif global qui est de « rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la Nation et transformer structurellement l’économie burkinabè, pour une croissance forte, inclusive et durable».o
FW
Encadré 1
Les 4 axes du PNDES II
Le PNDES II est bâti autour des quatre axes stratégiques suivants :
Axe 1 : Consolider la résilience, la sécurité, la cohésion sociale et la paix ;
Axe 2 : Approfondir les réformes institutionnelles et moderniser ladministration publique ;
Axe 3 : Consolider le développement du capital humain et la solidarité nationale ;
Axe 4 : Dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.
Encadré 2
Les chiffres-clés du PNDES I
Mobilisation des ressources financières: 12 633,94 /15 395 milliards FCFA (82%)
Ressources propres: 7 599,7, soit 77,3% des prévisions de financement (9 825,2 milliards)
Ressources extérieures: 5034,79, soit 90,4% du gap de financement du PNDES (5 570,2 milliards).o
(Source :Minefid)