Des perpectives de normalisation progressive de l’activité économique mondiale en 2021
Au niveau mondial1, un an après le début de la crise sanitaire du corona virus (COVID-19) qui a entrainé un marasme sans précédent, l’activité économique semble amorcer une reprise en 2021. Les échanges mondiaux de marchandises se seraient redressés, portés par la hausse de la demande en biens manufacturés, notamment en équipements et matériels informatiques et électroniques ainsi qu’en fournitures médicales. Les avancées dans les campagnes de vaccination et la poursuite de la mise en œuvre des mesures de soutien budgétaire et monétaire ont permis l’amélioration des perspectives économiques mondiales au cours des premier et deuxième trimestre de 2021. Toutefois, le rythme de la reprise est différencié selon les régions et les pays.
Pour l’année 2021, l’activité économique mondiale devrait se redresser progressivement.
La croissance de l’économie mondiale devrait s’établir à 6,0% en 2021 contre une contraction de 3,2% en 2020. Dans les pays avancés, la croissance devrait se situer à 5,6% tandis que pour les pays émergents et les pays en développement elle se situerait à 6,3%.
L’inflation mondiale connaîtrait des pressions à la hausse, en raison d’une accélération de la demande qui se heurte à des pénuries temporaires d’approvisionnement et des goulets d’étranglement logistiques
et la hausse des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole et des denrées alimentaires. En moyenne annuelle, la progression des prix se raffermirait pour ressortir à 1,6%
en 2021 dans les économies avancées contre 0,7% en 2020. En revanche, dans les économies émergentes et les pays en développement, le taux d’inflation est projeté en baisse à 4,9% en 2021 contre 5,1% en 2020.
Sur le marché des changes le cours du dollar US par rapport au FCFA a enregistré une appréciation de 0,4% en août 2021 par rapport au mois précédent en se situant à 557,2 FCFA. En glissement annuel, il s’est apprécié de 0,5%. L’appréciation du dollar au cours demeure fortement influencée par la bonne orientation de l’économie américaine. Concernant les principales matières premières exportées, le cours mondial de l’once d’or a enregistré en août 2021, une baisse de 1,2% par rapport au mois précèdent, en s’affichant à 1 784,1 dollars. En glissement annuel, il est en hausse de 9,5%. La baisse du cours de l’or en août 2021 pourrait s’expliquer principalement par la reprise économique mondiale qui rend l’or moins attractif pour les investisseurs.
Quant au cours du coton, il a enregistré en août 2021 une hausse de 3,7% par rapport au mois de juillet en s’affichant à 2 233,3 dollars US la tonne. Par rapport à août 2020, le cours du coton est en hausse de 44,8%.
Pour ce qui est du cours du baril de pétrole, produit importé, il a affiché en août 2021, un premier repli après plusieurs mois de hausses successives enregistrées depuis le regain de la mobilité internationale. Par rapport au mois d’août 2020, le cours du baril est en hausse de 58,2%. Cette évolution du cours du baril de pétrole au mois d’août 2021, pourrait s’expliquer par une baisse de la demande en Chine et aux USA et les perspectives d’une hausse de la production de pétrole dans les pays membres de l’OPEP.
Dans l’UEMOA2, les dernières estimations laissent ressortir un raffermissement de la reprise de l’activité économique au deuxième trimestre 2021, avec une croissance de 7,7% en rythme annuel, après 3,4% au trimestre précédent. Cette évolution a été portée par l’ensemble des secteurs d’activités.
L’activité économique devrait connaître une reprise vigoureuse en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,4% contre 1,5% en 2020. Cette reprise serait imprimée par une bonne exécution des plans de relance élaborés par les Etats de l’Union, l’amélioration de la situation sécuritaire ainsi que la reprise économique mondiale, consécutive à l’atténuation des effets négatifs de la crise sanitaire. En perspective, la croissance économique serait de 6,4% en 2022.
UNE ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE DUREMENT MARQUEE PAR LA COVID-19 EN 2020.
Au niveau national, le Burkina Faso a été durement frappé par la pandémie du coronavirus en enregistrant ses premiers cas d’infection sur le territoire le 09 mars 2020.
Cette pandémie entraine d’importantes perturbations économiques, sociales et budgétaires. En effet, le taux de croissance de l’économie, après être ressorti à 5,7% en 2019, chuterait à 1,9% en 2020 sous l’impact des effets du coronavirus, soit une perte de 3,8 points de pourcentage. Cette forte décélération
de l’activité économique en 2020 serait essentiellement imputable à la contraction de la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 4,2%, en raison des effets de la COVID-19 sur le sous-secteur « hébergement et restauration ».
b2 FMI : «Perspectives économiques régionales Afrique Subsaharienne, avril 2021», Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA, juin 2021.
DES PERSPECTIVES DE REDRESSEMENT DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE NATIONALE
Les perspectives de croissance pour 2021 seraient marquées par le démarrage de la vaccination contre le coronavirus, l’installation quelque peu favorable de la campagne agro-pastorale et une situation sécuritaire plus apaisée. Pour l’ensemble de l’année 2021, le taux de croissance de l’économie est projeté à 7,1% contre 1,9% en 2020. Cette accélération serait tirée principalement par les secteurs secondaire et tertiaire (y compris DTI) avec respectivement des contributions à la croissance de +3,3 points de pourcentage et +2,8 points de pourcentage. Le secteur primaire enregistrerait un léger ralentissement avec une contribution à la croissance de de 1,0 point de pourcentage.
UNE HAUSSE DE LA PRODUCTION D’OR EN AOUT 2021
Dans le secteur des mines, en août 2021, la production industrielle d’or fin est évaluée à 5,724 tonnes, en hausse de 2,2% par rapport au mois de juillet 2021. En glissement annuel, la production d’or fin est en hausse de 7,9%.
A fin août 2021, la production totale d’or fin est ressortie à 44,685 tonnes contre 38,180 tonnes à fin juillet 2020, soit une hausse de 17,0%.
UNE HAUSSE DES RECETTES PROPRES ET DES DEPENSES
Au niveau des finances publiques, à fin août 2021, les recettes propres du budget de l’Etat ont été mobilisées à hauteur de 1 226,1 milliards de FCFA en hausse de 13,9% par rapport à fin août 2020. Cette augmentation est imputable aux recettes fiscales (+181,3 milliards de FCFA, soit 20,2%), les recettes non fiscales s’étant affichées en baisse (-31,2 milliards de FCFA, soit -17,3%).
Quant aux dépenses totales du budget de l’Etat à fin août 2021, les dépenses totales du budget de l’Etat ont
été exécutées à hauteur de 1 908,7 milliards de FCFA, soit une hausse de 23,0% par rapport à fin août 2020. Cette progression a été portée par les dépenses courantes (+245,0 milliards de FCFA, soit +22,1%) et les dépenses en capital (+112,3 milliards de FCFA, soit +25,3%).
UNE HAUSSE DE L’ENCOURS DE LA DETTE
L’encours de la dette publique est estimé à environ 5 530,6 milliards de FCFA au 30 juin 2021 contre 5 241,8 milliards de FCFA au 31 mars 2021, soit une hausse de 288,8 milliards de FCFA (+5,5%). Il est constitué de 49,0% de dette extérieure et de 51,0% de dette intérieure.
UNE BAISSE DES EXPORTATIONS ET DES IMPORTATIONS
Au niveau des échanges extérieurs, au mois d’août 2021, les exportations totales se sont affichées en valeur à 195,7 milliards de FCFA contre 206,8 milliards de FCFA un mois plus tôt, correspondant à une baisse de 5,4%. En glissement annuel, les exportations totales ont baissé de 48,0 milliards de FCFA (-19,7%). Les exportations ont été destinées en premier à l’Europe (75,8%), suivie de l’Asie (15,7%) et de l’Afrique (8,2%). Les exportations en Amérique ont représenté 0,2%.
Quant aux importations totales, en août 2021, elles se sont situées en valeur à 191,4 milliards de FCFA contre 218,1 milliards de FCFA le mois précédent, soit une baisse de 26,8 milliards de FCFA (-12,3%). Elles proviennent de l’Asie (34,7%), de l’Europe (28,2%), de l’Afrique (25,8%) et enfin du continent américain (11,3%). En glissement annuel, les importations totales sont en hausse de 23,9 milliards de FCFA (+14,3%).
UNE HAUSSE DE LA MASSE MONETAIRE
La masse monétaire s’est inscrite en hausse de 138,9 milliards de FCFA (+2,9%), s’affichant à 4 918,2 milliards de FCFA à fin mai 2021 contre 4 779,2 milliards de FCFA à fin décembre 2020. Cette hausse est attribuable aux dépôts transférables (+143,0 milliards de FCFA, soit +6,2%) et aux autres dépôts inclus dans la masse monétaire (+34,9 milliards de FCFA, soit +2,0%), la circulation fiduciaire ayant enregistré une diminution (-38,9 milliards de FCFA, soit -5,6%).
En somme, l’analyse de la conjoncture économique au mois d’août 2021 laisse entrevoir des perspectives d’une normalisation progressive de l’activité économique en 2021 au plan national et international en raison de la mise en place de vaccins par plusieurs laboratoires contre le coronavirus, le démarrage effectif de la vaccination des populations contre le virus dans plusieurs pays avancés, émergents et en développement et la poursuite des politiques budgétaire et monétaire de soutien à l’activité économique. Il est attendu une reprise de la croissance en 2021 de l’économie mondiale qui créerait des conditions favorables à l’économie nationale.
A cet effet, l’Etat devrait :
1. Poursuivre les efforts de maîtrise de la propagation de la pandémie.
• Poursuivre la fourniture de kits de test de la COVID-19 et de prise en charge aux structures de santé publiques et privées.
• Faciliter la réalisation des tests aux voyageurs et la disponibilité rapide des résultats.
• Poursuivre la mise en œuvre des campagnes de communication autour de la vaccination sur la COVID-19.
2. Accentuer la mise en œuvre des actions vigoureuses en vue d’accroitre les recettes propres pour un meilleur équilibre des finances publiques.
•Poursuivre les efforts de recouvrement de l’impôt sur le revenu foncier (IRF) et la taxe de résidence.
• Poursuivre les efforts de déclaration et de recouvrements à travers les moyens électroniques.
3. Renforcer les actions de contrôle des prix des produits de grande consommation et du gaz.
• Evaluer les mesures de contrôle des prix.
• Renforcer les dotations des boutiques témoins.
• Prendre des mesures pour endiguer l’encrage des monopôles de fait sur le marché des produits de première nécessité.
4. Poursuivre les actions de lutte contre le terrorisme, de sécurisation des biens et personnes sur l’ensemble du territoire.
Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (MINEFID)
Direction générale de l’Economie et de la Planification (DGEP)
Direction de la prévision et des analyses macroéconomiques (DPAM)
1 FMI : « FMI : « Perspectives économiques régionales Afrique Subsaharienne, avril 2021 », Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA, juin 2021.
2 FMI : « Perspectives économiques régionales Afrique Subsaharienne, avril 2021 », Rapport sur la politique monétaire dans l’UMOA, juin 2021