Organisée par Burkina Networking et la Chambre des mines du Burkina (CMB), la 3e édition des Journées promotionnelles de fourniture locale des biens et services miniers s’est déroulée à Bobo-Dioulasso, du 4 au 6 octobre 2021. Portée sur le thème « Fourniture des biens et services miniers : quel mécanisme pour une meilleure compétitivité des fournisseurs locaux ? », cette édition réunissait les acteurs du secteur public et privé pour échanger sur le contenu local dans le secteur des mines. L’objectif était de sensibiliser et de renforcer les capacités des acteurs économiques locaux en vue de répondre aux besoins des entreprises minières.
Au Burkina Faso, chaque année, les sociétés minières dépensent plus de 500 milliards FCFA pour acheter des biens et services nécessaires au bon déroulement de leurs opérations. L’approvisionnement des entreprises minières en biens et services au niveau local présente alors une opportunité de développement économique. En 2018, une étude conjointe réalisée par la Chambre des mines du Burkina (CMB) et le ministère en charges des mines et de l’énergie a souligné que pour l’ensemble des approvisionnements réalisés par les sociétés minières, le Burkina Faso n’avait pu capter que 15%. Conscients du potentiel des entreprises locales, Burkina Networking et la CMB organisent depuis quelques années, les Journées promotionnelles de fourniture locale des biens et services miniers. Pour cette 3e édition déroulée à Bobo-Dioulasso, du 4 au 6 octobre 2021, les acteurs se sont réunis pour échanger sur le contenu local afin de permettre aux entreprises locales d’être compétitives pour répondre aux besoins des entreprises minières.
Pour le ministre de l’Energie et des Mines du Burkina Faso, Ismaël Béchir Ouédraogo, ces chiffres dénotent d’un manque à gagner considérable pour l’économie nationale et illustrent un écart important entre les besoins de l’industrie et les capacités locales. Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina (CMB),a, quant à lui, insisté sur le fait que les entreprises locales ont les compétences et l’expertise nécessaires pour approvisionner les sociétés minières. Des règlementations sont mises en place pour permettre à l’État et au secteur privé national de tirer le maximum de profit qu’offre notre secteur.
Décret sur le contenu local, protégeant les entreprises nationales
La stratégie de contenu local, mise en œuvre par le ministère de l’Energie et des Mines, vise à faire en sorte que l’approvisionnement en biens et services des entreprises minières ne soit pas fait en grande partie par les entreprises étrangères pour que les activités minières puissent avoir des retombées sur l’économie nationale. Ce volet constitue l’axe 1 de la stratégie de contenu local dans le secteur minier au Burkina Faso. « Si des entreprises étrangères viennent vendre leurs produits dans notre économie nationale, les recettes des produits miniers n’auront aucun impact sur l’économie, ni directement sur la population et les acteurs », a expliqué le Directeur général de la promotion de l’économie énergétique et minière, Jean Baptiste Kaboré.
C’est ainsi qu’un décret adopté le mercredi 22 septembre 2021 en Conseil des ministres accorde la préférence aux entreprises burkinabè, pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures de biens dans les entreprises minières.
Compétitivité des entreprises locales, aspect à prendre en compte dans le contenu local
La compétitivité pour les entreprises est relative au prix et à la qualité. « L’un des éléments non intégrés, c’est la capacité des entreprises locales à répondre aux demandes des entreprises minières dans le délai », a fait savoir le Directeur général du développement industriel au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Sylvanuis Traoré. Il a signalé que les sociétés minières travaillaient 24heures/24 et qu’elles n’ont pas le temps de patienter en ce qui concerne le délai d’une prestation. « L’Etat burkinabè a créé les conditions pour une meilleure compétitivité des entreprises, avec la prise de ce nouveau décret. Maintenant, il est de la responsabilité des entreprises de travailler à atteindre un meilleur niveau », a-t-il dit.
Diro Benoit Wilfried TOE (Collaborateur)