A la UneEconomie

Financement de l’économie: un secteur bancaire dynamique au 1er trimestre

Le Directeur national de la BCEAO, Charles Luanga Ki-Zerbo, s’est réjoui de la résilience du secteur économique et particulièrement bancaire burkinabè. (DR)
Le président de l’APBEF-B, Diakarya Ouattara, a salué le dynamisme du secteur bancaire burkinabè. (DR)

Le Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest au Burkina Faso (BCEAO) a eu une rencontre avec les Directeurs généraux des établissements de crédit du Burkina. Les échanges, qui ont porté sur la situation macroéconomique du pays, les perspectives et la situation du système bancaire et de la microfinance, ont eu lieu le 14 octobre 2021 à Ouagadougou. En marge de cette rencontre, les deux parties ont animé un point de presse.

Situation macroéconomique
Le Directeur national de la BCEAO, Charles Luanga Ki-Zerbo, s’est réjoui de la résilience du secteur économique et particulièrement bancaire burkinabè. Il a souligné que les perspectives macroéconomiques se révélaient bien meilleures qu’en 2020. Toutefois, avertit-il, ces performances sont butées aux défis sanitaires, sécuritaires et climatiques.

Situation bancaire
2020 a été difficile pour le secteur bancaire (situation sécuritaire et Covid-19). Malgré cette situation, 2021 a vu une résilience de l’activité bancaire. Cette résilience a profité des mesures de soutien mises en œuvre par la Banque centrale en avril 2020 (accès large à la liquidité, réduction du taux d’intérêt à 2%, facilité des émissions spéciales…). Ce soutien a été bénéfique aux 19 établissements de crédit que compte le Burkina Faso. A en croire le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-B), Diakarya Ouattara, à la date du 30 juin 2021, ils ont été actifs en termes de mobilisation financière et du financement de l’économie nationale et régionale. « Au 30 juin 2021, les 19 établissements de crédit ont collecté un encours de 5.137 milliards FCFA au titre de la collecte des ressources de la clientèle ». Pour le financement de la clientèle, «  le système bancaire a, à la même période, un encours consolidé de 3.460 milliards FCFA ». Il affirme que ces chiffres obtenus sont en hausse, comparés à ceux de décembre 2020. Toute chose qui traduit, selon lui, la confiance que les différentes parties accordent au secteur bancaire.
Autre motif de satisfaction, les banques ont financé l’économie des 7 autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) avec 2.000 milliards FCFA. Pour l’ensemble des 8 pays de l’UEMOA, c’est plus de 5.000 milliards FCFA de contribution à l’économie. Ces résultats jugés satisfaisants sont à mettre aussi à l’actif d’une reprise économique favorable; d’une tendance favorable des activités extractives (quantité produite, la hausse du cours de l’or (soient 1.800 dollars l’once). Les répercussions immédiates ont été constatées sur les recettes fiscales et l’entrée des ressources dans le pays, a mentionné Charles Luanga Ki-Zerbo. A cela s’ajoute la reprise du secteur tertiaire, notamment, le commerce qui avait été fortement ébranlé en 2020, Covid-19 oblige.

De g à d : Charles Luanga Ki-Zerbo ; Diakarya Ouattara et le Directeur exécutif de l’APBEF, Oumar Ki. (DR)

Les banques s’engagent à financer le secteur agricole et l’artisanat
Pour une économie plus résiliente et plus performante, le Directeur national de la BCEAO a invité les banques à un financement soutenu des PME-PMI. Sur cette question, le président de l’APBEF a précisé que l’essentiel du financement de l’économie était destiné aux PME-PMI.
Le secteur bancaire va désormais financer les secteurs de l’agriculture et de l’artisanat. De l’avis de Diakarya Ouattara, cet intérêt repose sur le fait que le secteur agricole pèse 1/3 dans la formation du PIB. Ces perspectives sont encouragées par la BCEAO qui jouera sa partition. Charles Luanga Ki-Zerbo a attiré l’attention du gouvernement burkinabè et de l’APBEF qu’au regard des nouveaux enjeux (sécuritaires et Covid-19), il est nécessaire de promouvoir la consommation endogène et l’investissement. Aussi, il a exhorté à poursuivre les réflexions sur la problématique du financement public et à coordonner les actions entre le privé et le public afin de catalyser davantage le développement. o
ACS

 

Encadré

Blanchiment des capitaux : sortir rapidement le Faso de la liste grise de GAFI

L’APBEF a recommandé à la BCEAO d’aider ses membres sur les risques d’investissements réalisés dans l’extension des réseaux bancaires dans les zones impactées par l’insécurité. Diakarya Ouattara a laissé entendre que le Burkina Faso, à cause de l’insécurité qui est un facteur aggravant en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, est exposé. « Les banques n’existent pas si elles n’ont pas de relation avec l’extérieur. Etant donné que nous sommes dans une zone à forte pression sécuritaire, il y a beaucoup d’exigences de la part de nos partenaires à l’étranger. Nous avons souhaité que la BCEAO puisse plaider auprès du gouvernement afin que le plan national qui a été élaboré puisse être mis en œuvre et que notre pays puisse sortir sur la liste grise de GAFI », a-t-il martelé.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page