Le Conseil des ministres en sa séance du 08 janvier 2020 a marqué son accord pour la mise en œuvre « du Projet de mobilité urbaine du Grand Ouaga [qui] vise à acquérir des bus et des autocars, à aménager des voiries et à restructurer le réseau des lignes des bus en vue d’améliorer la mobilité urbaine dans la ville de Ouagadougou », en instruisant les ministres en charge du dossier « pour une finalisation des discussions en rapport avec leurs compétences respectives et pour une implication des Communes du Grand Ouaga dans le respect de l’intercommunalité indispensable à la réussite du projet. »
Mais il faut remonter à la Conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) tenue en décembre 2016 à Paris pour voir les prémisses du PMUGO ; là, le Projet a été soumis à la recherche de financements. En marge de cette rencontre, une approche a été établie entre les délégations burkinabè et la société suédoise SCANIA, laquelle s’est soldée par une réunion le 08 décembre 2016 à l’issue de laquelle, la société SCANIA a proposé la mise en place d’une solution durable et globale de mobilité à Ouagadougou. Après ces échanges, un groupe de travail présidé par le Maire de la Commune de Ouagadougou a été mis en place en janvier 2017. Suite à une étude préliminaire présentée par un expert en mobilité urbaine de SCANIA, le groupe de travail a fait la recommandation que soit associé à l’offre proposée, un partenaire stratégique spécialiste de l’exploitation des réseaux de transport public avec des références reconnues, au regard de l’importance de l’investissement et de la nouvelle stratégie adoptée par les autorités burkinabè. Faisant suite à cette recommandation, proposition fut faite par SCANIA d’associer au Projet RATP COOPERATION qui est une filiale du Groupe Régie autonome des transports parisiens (RATP), opérateur majeur dans les solutions de mobilité urbaine. Dès lors, deux protocoles tripartites entre l’Etat du Burkina, SCANIA et RATP COOPERATION furent signés respectivement en septembre 2017 et juin 2018, pour fixer les conditions de cette coopération en vue de la mise en œuvre du Projet. Après le quitus du Conseil des ministres, le Premier ministre, par courrier en date du 23 janvier 2020, a instruit le Maire de la Commune de Ouagadougou qui a, par la suite, créé le Comité de préparation du Projet de mobilité urbaine du Grand Ouaga (CP-PMUGO) par arrêté en date du 7 février 2020.
Ce comité (le CP-PMUGO) a tenu sa première rencontre avec les partenaires SCANIA et RATP COOPERATION le 14 février 2020, pour établir une feuille de route. Par la suite, plusieurs séances de travail se sont déroulées en présentiel et par visioconférences. L’action du CP-PMUGO a permis d’aboutir à la signature d’une Term Sheet relative au financement du PMUGO entre le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement en août 2020 ; à l’engagement de la recapitalisation de la SOTRACO ; au début du processus d’opérationnalisation du Conseil des transports du Grand Ouaga (CTGO) ; à la mise en œuvre de la coopération intercommunale du Grand Ouaga ; à la signature des contrats commerciaux ; à la finalisation des négociations de la convention de financement du Projet…
Le Maire de la Commune de Ouagadougou a conduit une délégation composée d’experts de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et de ses plus proches collaborateurs pour une séance d’échanges avec le Comité de Direction de la SOTRACO le 06 juillet 2021. Cette séance de travail marque le début de la mission de la RATP-International à Ouagadougou. Elle sera suivie dans les jours à venir de rencontres avec les directeurs, chefs de service et autre personnel afin de permettre aux experts de prendre le pool de la société et de cerner les activités avant de commencer leur intervention. Le Directeur de la RATP-International, Thibaut de Lambert, chef de mission, a exprimé sa satisfaction envers les autorités burkinabè avant de rassurer que la RATP sera un conseil pour la SOTRACO afin de bâtir ensemble un réseau de bus moderne et attractif.
Le Directeur général de la SOTRACO, Pascal Tenkodogo, et son staff ont manifesté leur satisfaction quant à l’aboutissement du processus après plusieurs années de discussions et ont marqué solidairement leur engagement à travailler pour la réussite du PMUGO.
Cette séance de travail marque ainsi le début du déroulement du PMUGO qui aboutira au réaménagent du réseau routier de la capitale, la construction d’un atelier moderne de maintenance, à la mise en place d’un système moderne de communication, à l’aménagement et la construction d’arrêts et de terminaux modernes, et à la fourniture de trois cent (300) bus modernes pour le bonheur de la population de Ouagadougou.o
Martin SAMA
Encadré
Le montage financier du projet
Le PMUGO a un coût global de 64.143.106.838 francs CFA. Il comprend deux phases.
Le coût de cette première phase est de 80.155.036 euros (52.578.256.950 FCFA).
Le coût estimatif de la phase II est de 17.630.500 euros (11.564.849.890 FCFA) hors primes. o