Il est léger. Mais enfin, l’on le ressent, le fléchissement du niveau général des prix à la consommation du mois de juin 2021. Selon l’Indice harmonisé des prix à la consommation du 9 juillet 2021, on a enregistré une baisse de 0,1% par rapport à mai 2021. Une bonne nouvelle toute relative, si l’on considère que l’année passée, à la même époque, les prix ont augmenté de 3,5%.
En gros, si entre mai et juin 2021, le prix du panier de la ménagère a fléchi de 0,1%, il reste 3,5 fois plus cher qu’en juin 2020.
La baisse du niveau général des prix en juin 2021 est essentiellement due à la baisse des prix dans la fonction « Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants » et la fonction « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles ».
1,3% en moins sur le prix du tabac
La fonction qui a accusé la plus forte baisse est celle qui regroupe « Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants ». Pour le premier groupe, à savoir les boissons alcoolisées, l’indice a chuté de 0,7% pour s’établir à 110,3 en juin, contre 111,1 en mai 2021.
Le second groupe composé de tabac et stupéfiants, la baisse est un peu plus prononcée. Entre les deux mois, la variation est de 1,3%. En avril, le prix du tabac et autres stupéfiants connaissait une variation de 5% en hausse.
La chute concomitante des prix de la bière locale et celle des tabacs et stupéfiants, notamment, la noix de cola et le tabac local à chiquer a contribué à la baisse des prix de la fonction « Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants », expliquent les experts de l’INSD.
Dans la fonction « Electricité, gaz et autres combustibles », la baisse de l’indice est tributaire du sous-groupe électricité, gaz et autres combustibles. Il enregistre une variation de 0,1% en baisse entre mai et juin 2021. La faible baisse des prix provient essentiellement de la chute des prix des combustibles solides tels que le charbon de bois. La conjugaison du renchérissement des produits frais et du ralentissement des prix des produits de l’énergie a influencé la baisse du niveau général des prix. Les autres sous-groupes, à savoir loyer effectif, entretien et réparation des logements, alimentation en eau et services divers liés au logement n’ont connu aucun changement.
Produits alimentaires et produits médicaux plus chers
Par rapport au mois de mai, les prix de la fonction « Santé » et « Restaurants et hôtels » ont connu une très légère augmentation. La fonction « Santé » a connu un léger renchérissement (0,1%) dû à l’augmentation des prix des produits médicaux divers.
Les prix des autres fonctions de consommation (services ambulatoires et hospitaliers) sont restés stables dans leur évolution. Au niveau de la fonction « Restaurants et hôtels », ce sont les services de restauration qui marquent la hausse. La remontée des prix est tributaire du relèvement des prix des repas pris hors du ménage. Une légère variation des prix entre mai et juin de 0,1%. Preuve que la restauration rapide et les services de livraison sont de plus en plus demandés par les consommateurs.
L’indice harmonisé par prix révèle aussi une légère augmentation des prix de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ». Celle-ci découlerait de l’augmentation des prix des légumes frais en fruit (tomates et oignons), des légumes frais en feuilles et des tubercules et plantain. Cependant, ces augmentations de prix ont été annihilées par la chute des prix des céréales non transformées, des farines, semoules et gruaux. « Selon l’origine des produits, la baisse des prix des produits importés, conjuguée à la faible augmentation des prix des produits locaux, a eu pour conséquence la faible baisse du niveau général des prix à la consommation. La légère baisse du niveau général des prix à la consommation est la conséquence de la montée des prix des produits du secteur primaire et de la baisse des prix du secteur secondaire », concluent les experts de l’INSD. o
NK
Encadré
IHPC en bref
C’est l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD) qui met à la disposition des utilisateurs, l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) base 2014, en remplacement de l’indice base 2008. Cet indice est harmonisé, car le même instrument de suivi de l’évolution des prix a été mis en place dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a satisfait à un critère important de qualité du point de vue de la couverture géographique. En effet, l’IHPC a pour couverture géographique 5 localités et pour population de référence l’ensemble des ménages de ces 5 localités. Le panier de la ménagère comprend 722 variétés suivies dans 2.137 points d’observation. Plus de 18.383 relevés de prix sont effectués chaque mois par les enquêteurs de l’INSD. La période de base de l’IHPC est l’année 2014 et les pondérations de l’indice proviennent d’une enquête sur les dépenses des ménages réalisée en 2010.o