Les grincements de dents se font de plus en plus entendre au sein des populations burkinabé, au sujet de la flambée des prix des produits de grande consommation. Pour donner des éclaircissements sur cette préoccupation et présenter les actions entreprises par le gouvernement à l’effet de soulager les consommateurs, le ministère du commerce, de l’industrie et de l’Artisanat a animé une conférence de presse ce jeudi 1er juillet 2021 à Ouagadougou.
Ces produits sont essentiellement constitués de céréales : riz, maïs, mil, sorgho. Selon le secrétaire général du ministère du commerce, de l’industrie et de l’Artisanat, Boubacar Traoré, principal animateur de la conférence, cette dynamique à la hausse est due à la crise sanitaire du Covid-19 (dont les premiers cas sont apparus au Burkina le 9 mars 2020) et à la crise sécuritaire (qui a conduit au déplacement de populations des zones agricoles vers les centres urbains).
«En effet, la Covid-19 a entraîné la hausse des cours des matières premières et du fret, entraînant ainsi une augmentation des prix des produits de grande consommation. A cela s’ajoute la crise sécuritaire nationale qui a occasionné le déplacement des populations de certaines zones agricoles vers les centres urbains », explique Boubacar Traoré.
Le technicien ajoute à ces facteurs, la hausse du cours du dollar américain, favorisant l’augmentation du prix du riz importé.
Selon M. Traoré, l’indice FAO des prix des produits a connu une hausse de 4,8% entre avril et mai 2021.
Au niveau du Burkina, il était de 3,9% en moyenne, entre février, mars et mai 2021, selon l’indice harmonisé des prix à la consommation de l’INSD (Institut national de la statistique et du développement).
Près de 500 commerçants verbalisés
En dépit de cette situation sus-décrite, le Burkina a pu contenir la tendance haussière des prix à un niveau inférieur de la moyenne mondiale, explique le secrétaire général du ministère du commerce, de l’industrie et de l’Artisanat. Le gouvernement, en concertation avec des acteurs du secteur privé (commerçants, transporteurs, industriels), a pris des mesures aux fins de minimiser les effets de cette hausse des prix.
«Le gouvernement a entrepris des actions visant à limiter ses effets sur le pouvoir d’achat du consommateur », affirme Boubacar Traoré, égrenant une série de mesures déjà engagées.
Il s’agit des opérations de contrôle sur 13 559 commerçants, permettant de verbaliser 444 commerçants qui ont enfreint à la réglementation ; de la distribution gratuite, de janvier à juin 2021, de plus de 30 000 tonnes de vivres aux personnes déplacées internes ; la suspension de la délivrance des autorisations spéciales d’exportation des céréales locales, depuis fin 2019.
Toujours au titre des mesures, on note l’ouverture de 121 boutiques-témoins dans les régions du Sahel, Centre-nord, Nord et de l’Est, du 30 mars au 28 juin 2021 ; le relevé hebdomadaire des prix et des stocks en vue d’assurer de la disponibilité des produits de grande consommation.
D’autres mesures sont, en outre, annoncées pour renforcer cette lutte contre la flambée des prix des produits de grande consommation. Parmi celles-ci, la fixation des prix des céréales locales et l’ouverture de 244 nouvelles boutiques-témoins à hauteur de 175 200 tonnes par an dans toutes les communes du pays.
Des efforts qui ne sont pas sans difficultés. Au rang de celles-là, l’indisponibilité des produits de grande consommation (en quantité et en qualité).
C’est pourquoi, les services techniques du ministère poursuivent et intensifient les actions de contrôle des prix et de la qualité des produits, « régulièrement » vérifiée par l’ABNORM.
Pour cette offensive contre le phénomène de flambée des prix, le ministère du commerce, de l’industrie et de l’Artisanat exhorte les populations à dénoncer auprès de lui (aux numéros verts : 80 00 11 84 / 80 00 11 85/ 80 00 11 86), tout commerçant qui se serait livré à une augmentation exagérée des prix des produits de grande consommation ou à toute mauvaise pratique en la matière.
O.T