Les 4 et 5 juin 2021, plus d’une centaine de morts. Une hécatombe. Sur le moment, le sentiment qui domine est la colère. Celui-là est épidermique, une réaction presque naturelle. Mais le vrai danger qui nous guette actuellement, c’est cet autre sentiment, pernicieux et diffus dans l’opinion : celui de l’impuissance. Le moral des Burkinabè est touché et ils se posent des questions légitimes sur la suite des évènements. Il faut des réponses et des actions claires, précises et énergiques pour que la confiance reprenne le dessus. Autrement, c’est le meilleur moyen de faire le lit à ce sentiment d’impuissance.
C’est pourquoi, il faut le stopper net, parce qu’il porte en lui les germes de la défaite et de la division face au terrorisme. La stratégie du containment qui semble avoir été mise en place a permis de limiter la progression des hordes armées mais à contrario, on les a laissés transformer « ces zones conquises » en zones de non droit et ce sont nos populations qui en paient le lourd tribut.Avec ce drame, le gouvernement est sous pression, tout comme l’armée dont on déplore les temps de réaction trop longs en cas d’attaques. C’est une affaire de moyens, dit-on, alors, donnons-leur les moyens. Sinon, le scénario de Solhan pourrait se répéter. Touchons du bois.
Par Abdoulaye TAO