D’ici fin 2021, le gouvernement burkinabè va se doter d’un référentiel national de développement (RND 2021-2025). Pour obtenir le consensus de toutes les couches de la société burkinabè, l’Exécutif les a invitées à des assises nationales. Celles-ci ont eu lieu les 25 et 26 mai 2021 à Ouagadougou. Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, également président du Comité d’orientation et de supervision (COS) du dispositif d’élaboration du RND 2021-2025, a souligné que le Burkina Faso était en passe d’achever la formulation de ce référentiel qui viendra consolider les acquis des actions de développement entreprises jusque-là. Dans le souci d’avoir un projet de document abouti, le RND tire ses fondements des précédents référentiels, dont le dernier en date est le PNDES 2016-2020 ; de l’étude nationale prospective Burkina 2025, dont il va opérationnaliser la dernière tranche quinquennale ; du nouveau programme de société du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, et enfin, des engagements internationaux auxquels le pays des Hommes intègres a souscrit.
« Le PNDES n’est pas un échec »
Pour le locataire de la Primature, l’élaboration d’un référentiel national de développement ne traduit en rien l’échec des politiques précédemment mises en œuvre. Elle résulte simplement d’un impératif politique et législatif. Il explique qu’il s’agit, d’une part, de traduire en document cadre d’orientation à moyen terme, le programme de société du président élu. D’autre part, il s’agit, conformément à la logique même de la planification du développement, de réconcilier ledit cadre global avec les réalités du contexte national marqué par : la crise sécuritaire et les facteurs de résilience y relatifs ; l’effritement de la cohésion sociale ; la nécessité pour tous les fils et filles du Burkina Faso de se retrouver dans la maison commune, de se réconcilier ; la nécessité de s’adapter pour prévenir et prendre en charge efficacement la COVID-19 et les autres pandémies ; la nécessité de rebondir sur le plan économique. Pour parfaire le projet de document, les 300 participants ont fait un diagnostic sans complaisance et ont formulé des recommandations pertinentes au comité de rédaction. Il s’agit, entre autres : du recours à des modèles d’imposition innovants pour financer certains projets ; de la promotion de la coopération civilo-militaire dans le cadre de l’exécution de certains projets de développement et plus généralement, l’application du principe de la subsidiarité pour la mise en œuvre de certaines actions ; de la prise des dispositions nécessaires pour faciliter l’appropriation du référentiel par les populations.
Le Secrétaire permanent du PNDES, Alain Siri, coordonnateur du secrétariat technique du dispositif d’élaboration du RND 2021-2025, a souligné que la volonté du gouvernement était de finaliser le document en juin 2021. Aussi, dit-il, une table ronde à l’image de celle de Paris pour le financement du PNDES est prévue pour la fin du dernier trimestre de 2021. o
Rachel DABIRE
Encadré
La vision du gouvernement sur le RND 2021-2025
«Si les politiques publiques sont bien conduites à travers ces axes, je suis convaincu que nous parviendrons à concrétiser l’objectif global fixé qui est de « rétablir la sécurité et la paix, renforcer la résilience de la Nation et transformer en profondeur l’économie burkinabè afin de générer une croissance forte, inclusive et durable». o
Extrait du discours d’ouverture du Premier ministre
Encadré 2
Le projet de RND 2021-2025 comporte 4 axes stratégiques:
– Consolider la résilience, la sécurité, la cohésion sociale et la paix ;
– Approfondir les réformes institutionnelles et moderniser l’administration publique ;
– Consolider le développement humain durable et la solidarité ;
– Dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.