Depuis plusieurs semaines, dans les ménages, les restaurants et au niveau des vendeurs de poisson braisé, la carpe se fait rare et quand on en trouve sur le marché, les prix sont en légère hausse, entre 250 et 500 FCFA selon les lieux d’achat. On parle de plus en plus de pénurie dans certains cercles. Cette augmentation des prix est confirmée par des restauratrices. Mais c’est la rareté du poisson qui a conduit certaines d’entre elles à retourner à l’espèce chinchards ou encore à cette nouvelle espèce appelée « Sargo » dont le goût se rapprocherait de celui de la carpe, en attendant le retour à la normale. Effectivement, les prix du carton de carpe connaissent une hausse de 2000 FCFA, s’établissant à 26 000 FCFA. Avec le retour à la normale, ces prix vont-ils l’être également ? Pas si sûr.
D’après les informations fournies par le plus gros importateur de la place, Hard Sarl, le retour à la normale est annoncé pour ce mois de juin. Son responsable, Harouna Dia, explique que deux facteurs expliquent cette situation passagère. Du fait de la Covid, toute la chaîne d’approvisionnement s’est désorganisée : « Seule la Chine travaille actuellement pour le monde entier, ainsi, tous les acheteurs s’y sont retrouvés avec des milliers de conteneurs à charger à la queue leu-leu ». Ce bouchon a donc ralenti l’approvisionnement des marchés importateurs et créé une surenchère au niveau des prix des transports et aussi du produit, pire, explique-t-il , les conteneurs frais (frigorifiques) étaient devenus rares du fait d’une forte demande sur les conteneurs secs. Le deuxième facteur est la disponibilité de la ressource carpe. La ressource se raréfie alors que la demande en filet de carpe croît dans les pays européens.
D’après le responsable de la société Hard SARL, la carpe représente entre 10 à 15% du poisson consommé au niveau national.
Le pays ne produit pour l’instant qu’entre 20.000 et 30 OOO tonnes par an sur une consommation annuelle estimée pour 2020 à 15O 000 tonnes par « Investir au Burkina ». Toujours selon les chiffres publiés par www.investiauburkina.net, la consommation nationale est en nette croissance. Elle est passée de 25.800 tonnes en 2013 à 126.700 tonnes en 2017, soit une augmentation de plus de 79,64%.
FW
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