Société-Culture

Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme: Satori Moana sensibilise le public

La fondatrice de Satori Moana, Carine Dayamba. (Ph. Yvan Sama).

De nos jours, l’autisme continue d’être considéré comme une fatalité au Burkina Faso. C’est un phénomène nouveau qui peine à être accepté comme un état et non une maladie, voire une maladie mystique. Afin d’informer et de sensibiliser le public burkinabé sur ce phénomène, l’association Satori Moana a organisé, le 2 avril 2021, Etincelle bleue acte 1 au Canal Olympia Pissy (Ouagadougou). C’était dans le cadre de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.

Etincelle bleue acte 1 est la première édition d’un cadre d’échange organisé dans le but de faire connaitre les réalités de ce trouble du développement qu’est l’autisme. L’autisme peut se définir comme un trouble neuro-développemental qui apparait très tôt dans la vie des enfants. Il perturbe leur développement dans deux domaines essentiels qui sont l’interaction sociale et la communication, d’une part, les gestes répétitifs et les intérêts restreints, d’autre part. Ses manifestations sont décrites sous l’intitulé de Troubles de spectre de l’autisme (TSA). L’objectif de l’Etincelle bleue est d’informer et sensibiliser le grand public sur les réalités du TSA. Plusieurs activités étaient à l’ordre du jour. Il s’agit de la projection de courtes vidéos et de deux tables rondes sur les réalités que vivent les parents de personnes autistes au Burkina et les défis et enjeux de l’autisme et l’inclusion scolaire. L’évènement a pris fin avec un panel sur le thème : « Autisme : la prise en charge au Burkina Faso, quelles possibilités ? »

Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’autisme touche 1 personne sur 160 dans le monde et 4 fois plus les garçons que les filles. Ces statistiques varient selon les pays. Cette situation montre l’importance du phénomène qui nécessite une intervention. Malheureusement, le Burkina Faso ne dispose pas de chiffre pour déterminer l’ampleur du phénomène. Ces chiffres sont pourtant importants dans la prise de toute action pour l’inclusion sociale des personnes autistes au Burkina.  Le manque de compétences et d’offres de prise en charge efficace accroît la marginalisation des personnes vivant avec des TSA.

Selon la fondatrice de Satori Moana, Carine Dayamba, l’idée de la création de cette association lui est venue après que son fils a été diagnostiqué autiste. Pour elle, le but de cette journée est d’attirer l’attention de tous les acteurs sur la question de l’autisme qui touche beaucoup de parents. En plus, cet évènement vise le changement de mentalité, car une grande partie de la population pense que c’est une maladie mystique ou une maladie contagieuse. L’association a adopté une méthode de traitement de l’autisme. « C’est la méthode ABA, l’analyse appliquée du comportement. Elle va permettre d’apprendre à l’enfant autiste de la manière dont il peut apprendre. Elle consiste à découper les apprentissages de l’enseignement pour que l’enfant puisse apprendre, même les choses basiques comme savoir se laver. Ce n’est pas une chose naturelle pour un enfant autiste », a expliqué madame Dayamba. Elle  appelle les autorités à rendre disponibles les statistiques en matière d’autisme et de renforcer la mise en place des moyens et outils pour  la réussite de l’inclusion scolaire de ces enfants.

Pour la Directrice de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre, Rasmata Ouédraogo, la question de l’autisme est prise en compte comme un handicap de façon générale, à travers l’éducation inclusive. Il existe plusieurs sites de prise en charge à Ouagadougou, notamment, une structure privée sise à l’Ecole de Paspanga, dit madame Ouédraogo. A en croire la Directrice, entre le préscolaire et le scolaire, il y a 52.000 enfants avec tout handicap confondu pour l’année scolaire écoulée.o

Issouf TAPSOBA (Stagiaire)

 

Encadré

Connaissance sur Satori Moana

Créée en 2018, Satori Moana est une association qui œuvre pour l’amélioration de la prise en charge et l’inclusion des personnes présentant un TSA au Burkina Faso. Elle a pour mission :

– Accompagner les parents à la prise en charge de leurs enfants avec TSA ;

– Former les professionnels de l’éducation et de l’enseignement à l’encadrement des personnes avec TSA ;

– Sensibiliser un large public sur les TSA.o

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