Le taux de prévalence du VIH-Sida au Burkina Faso est de 0,7% en 2019. Les personnes vivantes avec le VIH sont estimées à 100.000, dont 9.800 enfants de moins de 15 ans. Ces données tirées du rapport 2020 de l’ONUSIDA ont été présentées le 19 mars 2021 à la faveur de la 19e session du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles. Pour le Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST), « cette maîtrise de la dynamique de l’infection à VIH est confortée par les données de la surveillance sentinelle chez les femmes enceintes qui semblent indiquer une stabilisation de la prévalence au cours des dernières années ».
Les résultats de la campagne de dépistage VIH par région en 2020 renseignent que les plus forts taux de séropositivité se rencontrent dans les régions du Sahel (1,3%), des Cascades (0,9%), du Centre-Est (0,7%) des Hauts-Bassins (0,5%) du Nord (0,4%), de la Boucle du Mouhoun, du Centre, du Centre-Sud et présentent chacune un taux de 0,3%. La région du Sud-Ouest n’a enregistré aucun cas positif.
Le CNLS-IST a estimé que 73% des personnes vivantes avec le VIH connaissaient leur statut sérologique et 67 % des personnes qui, connaissant leur statut sérologique, étaient sous traitement Antirétroviraux (ARV).
La 19e session du CNLS-IST a examiné le nombre de notifications des cas et décès liés au Sida. En 2020, le nombre de cas de Sida notifiés était de 1.819 et le nombre de décès liés au Sida à 271. On note une tendance à la baisse des cas de VIH au fil des années. En effet, si en 2015, on a enregistré 6.308 cas de VIH et 315 décès, ce nombre est passé à 4.578 cas en 2018, avec 347 décès contre 2.561 cas en 2019, avec 171 décès. La lutte contre le VIH est menée en même temps que celle contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Au 31 décembre 2020, la notification des syndromes liés aux IST au niveau des structures de soins est de 345.254, dont 70,91% de femmes. Les syndromes dominants sont les écoulements vaginaux (124.085 cas), les douleurs pelviennes (97.287 cas), les écoulements urétraux (60.031 cas), les ulcérations génitales (48.546 cas), la conjonctivité du nouveau-né (10.243 cas), le gonflement douloureux du scrotum (3.192 cas), les végétations vénériennes (1.380 cas), les boutons inguinal (490 cas).
La répartition par région indique que celles du Centre (62.266 cas) et des Hauts-Bassins (51 871 cas) enregistrent les plus grands nombres de notifications syndromiques des cas d’IST en 2020.
La session a aussi examiné les données de la co-infection tuberculose-VIH. Selon les directives du Programme national de lutte contre la tuberculose, tout malade de la tuberculose doit être dépisté pour le VIH et tout malade co-infecté tuberculose VIH doit être mis sous cotrimoxazole et antirétroviraux en plus du traitement antituberculeux. A l’échelle nationale, sur les 5.920 patients tuberculeux notifiés au 31 décembre 2020, 5.412 ont bénéficié du test VIH, soit un taux de réalisation de 91,4%. Le taux de positivité global du VIH chez les patients tuberculeux est de 7,8%. Ce taux varie de 1,2% dans la région du Sahel à 12,1% dans la région des Hauts-Bassins. Les régions qui enregistrent les plus forts taux de positivité au VIH sont les régions des Hauts-Bassins, du Sud-Ouest, du Centre et du Centre-Ouest avec respectivement 12,1%, 11,9%, 10,5% et 10,5%.
Au 31 décembre 2020, les ressources mobilisées dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national multisectoriel de lutte contre le VIH, le Sida et les IST 2020 sont évaluées à 22 592 148 511 FCFA pour une prévision de 25 735 473 378 FCFA. Cela représente un taux de mobilisation de 87,79%. Les ressources dépensées au cours de la même période sont évaluées à 21 975 737 821 FCFA. Les taux d’absorption et d’exécution sont respectivement de 97,27% et 85,39%. On note cependant une baisse de la contribution des acteurs nationaux à la mobilisation des ressources (Etat et entreprises privées nationales). o
Elie KABORE
Encadré
Femmes enceintes : taux de prévalence de 1,3%
L’examen des données de la séro-surveillance indique qu’en 2018, le taux de prévalence chez les femmes enceintes est de 1,3% (11.627 cas) chez les 15 à 49 ans. On note cependant des disparités selon les tranches d’âge. En effet, la prévalence est plus élevée chez la tranche d’âge comprise entre 15 et 24 ans (3.299), suivie de la tranche d’âge comprise entre 25 et 29 ans (2.845 cas). La tranche d’âge de 35 à 39 ans a enregistré la prévalence la plus élevée (2,5%). o