L’institut FREE Afrik est une association de chercheurs en économie. Il est basé à Ouagadougou, au Burkina Faso. Pour mieux atteindre ses objectifs, l’organisation renforce son implantation dans le pays. Elle a inauguré son nouveau siège à Bobo-Dioulasso par un panel sur le thème : « Lutte pour l’émancipation féminine : Sankara, le père de la femme burkinabè ? » C’était le 7 mars 2021 à Bobo-Dioulasso.
La cérémonie d’inauguration du siège de Bobo-Dioulasso a été présidée par le Directeur exécutif de FREE Afrik, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo. Il est situé non loin du bureau des transports au secteur numéro 5 de Bobo. Le siège de FREE Afrik Bobo n’est pas totalement achevé. Dans les jours à venir, les commodités nécessaires à son bon fonctionnement seront réunies, notamment, une connexion wifi et une bibliothèque numérique. Il a un espace de conférence dénommé l’espace Daniel Ouézzin Coulibaly. C’est un espace ouvert aux jeunes afin de renforcer leur formation. Le siège de Bobo est le premier d’une série d’ouvertures de sièges de l’institut dans tout le pays.
Pour Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, cet espace est principalement dédié à la jeunesse. FREE Afrik tente d’impulser un leadership de la jeunesse à travers la formation. Pour Dr Ouédraogo, la jeunesse représente la majorité de la population du Burkina. Une bonne formation de cette jeunesse contribuera au développement du pays. « Dans notre pays, les 3/4 de la population ont moins de 35 ans. C’est eux la majorité. Tous les problèmes du pays cessent d’être des problèmes qu’on ne peut pas résoudre, à partir du moment où ils sont en capacité de prendre en charge leur destin. C’est pour cela qu’on se dédie à les former », a-t-il soutenu.
Le panel d’inauguration a connu la présence de plusieurs personnalités. Il s’agit de Dr Barbara Ky, économiste à l’UEMOA, de Béatrice Damiba, ministre sous la Révolution, de Mariamé Ouattara, experte en genre et des Hauts-commissaires sous la Révolution, Adèle Traoré et Eve Sanon.
Dr Ky a fait une communication sur le thème : « Inégalité de Genre et Budget-temps. » Elle a fait une analyse sur le temps de travail des hommes et des femmes. Il ressort que la femme consacre beaucoup de temps au travail que l’homme. Mais elles sont plus pauvres par rapport aux hommes. C’est parce qu’elles passent beaucoup de temps au travail non rémunéré. Dr Ky a fait le diagnostic que le poids du travail non rémunéré mène les femmes dans une pauvreté de temps qui conduit à une pauvreté de capabilité. Et la pauvreté de capabilité entraine la pauvreté monétaire. La pauvreté de capabilité est une théorie du prix Nobel d’économie, Amartya Sen. Elle est l’ensemble des éléments qui permet de nous construire dans une société et de saisir les opportunités de développement. Les femmes sont plus nombreuses au Burkina Faso. 73% sont en zone rurale où la plupart des commodités ne sont pas réunies. Pour un bon développement du pays, elle exhorte la prise en compte de cet aspect du temps de travail des femmes dans les politiques de développement.
Les panelistes ont fait des témoignages sur la problématique de l’émancipation de la femme de la Révolution du 4-août à nos jours. La Révolution burkinabè avait placé la femme au cœur de sa politique. Le père de la Révolution, Thomas Sankara, appelait les femmes à s’organiser, à se mobiliser pour se libérer de la domination des hommes. C’est dès lors que les femmes ont acquis la liberté de penser, d’expression, d’action et d’association.
Pour Béatrice Damiba, ministre sous la Révolution, les politiques de promotion de la femme existaient avant la Révolution. Mais elle a été un accélérateur des luttes de l’organisation de la femme. o
Issouf TAPSOBA (Stagiaire)
Encadré
Présentation de l’institut FREE Afrik
C’est un organisme indépendant de recherche dédié aux économies ouest-africaines, il déploie des activités de formation, de recherche et d’études économiques au service de l’Afrique. Il a été créé en 2013 et s’engage à mettre l’économie au service de la liberté en Afrique.