Société-Culture

8-Mars: Le prêche par l’exemple du président de l’AN

En lieu et place des célébrations officielles de la journée du 8-Mars dédiée aux droits de la femme dans la capitale et les chefs-lieux de régions du Burkina, le président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé, a préféré être aux côtés de la femme rurale.

Lors de l’ouverture de la première session parlementaire de la 8e législature, le 3 mars 2021, le président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé, avait invité ses pairs à mettre leur mandat sous le signe du « parlementarisme de proximité ». A l’occasion de la célébration du 8-Mars 2021, il vient d’en donner un exemple éloquent en allant passer la journée auprès de femmes rurales dans la région du Sud-Ouest. En lieu et place des célébrations officielles de la journée du 8-Mars dédiée aux droits de la femme dans la capitale et les chefs-lieux de régions du Burkina, le président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé, a préféré être aux côtés de la femme rurale. Il s’est rendu dans le village de Bakpara Lodjompo, dans la région du Sud-Ouest, pour passer la journée dans la peau des braves femmes qui font des pieds et des mains pour avoir l’eau potable.

Le choix de cette localité est relatif à un reportage diffusé sur la Télévision nationale, évoquant le difficile accès de l’autre moitié du ciel à l’eau potable dans cette localité du pays des Hommes intègres. En se rendant à Bakpara Lodjompo, le PAN a voulu témoigner sa solidarité aux femmes et leur signifier qu’elles ne sont pas des oubliées de la Nation. Conscient que la corvée d’eau est une réalité qui se conjugue au féminin en milieu rural, l’hôte du jour a indiqué la nécessité de trouver une solution le plus urgemment possible. Pour lui, l’autonomisation de la femme ne peut être effective tant que la femme rurale éprouve mille et une difficultés pour avoir de l’eau potable. « En quoi et comment peut-elle exercer d’autres activités qui tendent à son autonomisation ? », s’est-il interrogé. Une manière de dire que le thème de la célébration nationale « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives » n’a de sens que si la réflexion porte fruit sur le terrain de l’amélioration des conditions de vie de la femme rurale. Pour soulager les peines des femmes de Bakpara Lodjompo, le président du Parlement a fait la promesse de réaliser trois forages. En plus de ce geste salutaire, il a offert cinq tonnes de vivres à ses « mères ». Cette sortie de terrain, plus qu’un coup de communication, peut s’appréhender comme un prêche par l’exemple.

L’on se rappelle, le 3 mars dernier, à l’ouverture de la première session parlementaire de la 8e législature, le PAN avait solennellement invité l’ensemble des députés à mettre leur mandat sous le sceau du « parlementarisme de proximité ».  « Le parlementarisme de proximité auquel j’appelle de tous mes vœux et qui doit être le leitmotiv de cette 8e législature implique que les élus soient en contact avec leurs concitoyens, tiennent des rencontres publiques, répondent si possible aux multiples sollicitations (qui ne sont pas que financières) et fassent remonter les préoccupations des citoyens vers les sphères de décisions nationales », avait-il lancé du haut de la tribune. Répondre aux multiples sollicitations qui ne sont pas que financières revient à dire que le représentant du peuple, en plus de voter la loi, contrôler l’action gouvernementale et consentir l’impôt doit être un citoyen qui sait être sensible aux maux qui minent silencieusement d’autres Burkinabè.  « Je ne vous incite pas à couper les ponts avec vos électeurs aux moyens de véhicules aux vitres teintées, de numéros de téléphone masqués, de clôtures surélevées et de chiens méchants qui dissuadent tout visiteur », avait prévenu Alassane Bala Sakandé. Fallait-il se contenter de formuler de simples déclarations d’intention ? Absolument pas ! C’est pourquoi, cinq jours après avoir tenu de tels propos, il a joint l’acte à la parole en allant passer le 8-Mars aux côtés des femmes rurales qui croupissent encore sous le poids de conditions difficiles de vie et de préjugés éculés. Par cet acte, le PAN a non seulement donné le bon exemple à tous, mais aussi démontré qu’avec de la volonté, il ne peut y avoir de frontière entre les bonnes intentions et leur réalisation.o

Jérôme HAYIMI

 

Une dose d’humanisme

Au-delà des considérations politiques que certains verront de prime abord à travers la sortie du PAN à l’occasion du 8-Mars, il faut tout de même lui reconnaitre un certain mérite. Celui d’un homme politique qui est soucieux de donner du contenu à l’institution qu’il incarne. Une institution républicaine n’est représentative que si elle marque sa présence sur le terrain des actions. En ne se contentant pas de jouir du confort que lui confèrent ses prérogatives de président du Parlement, il opère une rupture qui réhabilite un tant soit peu l’image de l’homme politique éloigné des préoccupations réelles de la grande masse. Cette sortie, même si ce n’est pas la première du genre, est symbolique de l’importance de la communication politique.  Tout homme politique, aussi talentueux soit-il, s’il ne sait pas maîtriser les codes de la communication, peut passer à côté de son but visé. Savoir communiquer permet de créer de l’empathie sans forcément susciter l’adhésion.

En injectant une bonne dose d’humanisme dans son action à la tête de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé donne la leçon que la politique n’est pas dénuée de valeurs. Vivement que l’exemple suscite une introspection de la part de certains qui pensent qu’engagement politique rime avec arrogance, mépris et mauvaise foi.o

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