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Enseignement supérieur:  Désaccord entre la F-Synter et le ministère

Le SG du MESRSI, Mahamadou Sawadogo, au milieu, appelle tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au calme et au respect des règles du jeu démocratique. (Ph: Yvan SAMA)

Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRSI) a donné sa réponse, par point de presse, aux « accusations qui lui sont faites par la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER). C’était le 1er février 2021 à Ouagadougou.

Le MESRSI tenait à informer l’opinion nationale sur la situation des enseignants à temps plein (ETP) et des ingénieurs de recherche (IR). Il est reproché au gouvernement de bloquer des ETP et des IR au concours du CAMES. En effet, selon l’ancien système, ces acteurs étaient systématiquement nommés comme assistants ou attachés de recherche afin de pouvoir participer au concours du CAMES. Mais désormais, il faut passer préalablement un concours. Cette disposition a été adoptée par le décret N°2019-0435/PRES/PM/MESRSI/MFPTPS/MINEFID/MS du 9 mai 2019 portant organisation des emplois des enseignants-chercheurs, des enseignants hospitalo-universitaires et des chercheurs et règlementation des fonctions d’enseignant à temps plein et d’ingénieur de recherche.

L’application de ce décret contraint 11 agents du Centre national de la recherche scientifique et  technologique (CNRST) à passer le concours. Ces agents étaient dans l’ancien système avant même l’adoption du décret précité. Ils devaient donc achever leur thèse avant la date butoir. La F-SYNTER demande leur nomination systématique au poste d’assistant ou d’attaché de recherche. 

Pour le Pr Mahamadou Sawadogo, Secrétaire général  du MESRSI, le gouvernement avait négocié avec les syndicats en mai et juin 2016  pour apporter des solutions aux multiples crises qui secouaient le secteur de l’enseignement supérieur. Il dit que le décret précité est le fruit de ces négociations.

Il ajoute qu’une disposition transitoire de trois ans avait été accordée à ceux qui étaient déjà dans l’ancien système. « Les fonctionnaires des institutions publiques d’enseignement supérieur doivent obtenir leur thèse de Doctorat avant le 31 décembre 2019 pour être nommés assistants, attachés de recherche », a-t-il dit. Les 11 agents du CNRST n’ont pas  pu respecter le délai de 3 ans. « Les ETP et les ingénieurs de recherche ayant soutenu leur thèse à la date du 31 décembre 2021 ont été systématiquement nommés assistants et attachés de recherche. Ce qui leur permet de postuler au CAMES 2021. Mais ceux n’ayant pas respecté la date doivent prendre part au concours », a-t-il poursuivi.  Alors, ces 11 agents du CNRST devront désormais passer un concours pour être recrutés comme assistant, assistants hospitalo-universitaires ou attachés de recherche.

Le MESRSI a également abordé d’autres griefs du syndicat portant sur le paiement des indemnités d’organisation du Baccalauréat. Il y a aussi l’amélioration de la gouvernance dans les institutions publiques d’enseignement supérieur. Le SG du MESRSI apporte la réponse que la note circulaire du ministère de l’Enseignement supérieur de 2016 a satisfait la revendication sur le paiement des indemnités afférentes à l’organisation du Baccalauréat 2016.

Mahamadou Sawadogo appelle tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au calme et au respect des règles du jeu démocratique.

Issouf TAPSOBA (Stagiaire)

 

Encadré

Synthèse de la déclaration de la F-SYNTER

Le 30 janvier, la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) animait une conférence de presse à Ouagadougou. Elle avait exprimé sa désapprobation sur certaines dispositions du ministère chargé de l’enseignement supérieur sur les conditions de participation des enseignants et ingénieurs au concours du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). La F-SYNTER avait montré son désaccord avec une lettre du 12 janvier 2021, signée par le SG du MESRSI. La lettre s’inspirait  d’un décret ministériel qui prescrivait que le concours était l’unique voie d’accès aux fonctions de chercheur et d’enseignant-chercheur au Burkina Faso. Les syndicalistes demandaient la nomination directe (sans passer par un concours) aux postes de chercheur et d’enseignant-chercheur des ETP et IR remplissant les conditions de diplômes. Ils disaient que ces agents étaient déjà présents dans les institutions publiques d’enseignement supérieur et de recherche avant le 1er janvier 2017 (date du début de la disposition transitoire).

Ils demandent alors l’annulation de la note du SG du ministère et la reprise immédiate des permanents du CNRST. o

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