La route du développement passe par le développement de la route, dit-on. Mais, les surcharges sur la route sont un frein au développement. Entre voies bitumées et pistes rurales, le pays se désenclave peu à peu et cela est bon pour l’économie et les échanges internes et intracommunautaires. Mais on ne peut en espérer meilleurs impacts si les acteurs n’ont pas un regard responsable et permanent sur la qualité des ouvrages et leur entretien.Il est de la responsabilité du ministère des Infrastructures de livrer des routes conformes aux normes techniques prescrites. C’est un impératif, vu les milliards injectés sur les chantiers. Mais cela devrait être le cas également pour le service après-réception. Les dégradations ne sont pas toujours dues à la mauvaise qualité des travaux au départ. Il y a surtout les mauvaises pratiques des usagers de la route et l’incapacité des structures en charge de la sécurité routière à remplir correctement leur mission. Les premiers sont indisciplinés et pratiquent la surcharge à tout bout de champ pour rentabiliser leur business au détriment du bien public. Les seconds, quand ils ne sont pas démunis en termes d’équipement de contrôles à l’essieu et de délestages, se laissent corrompre par les premiers. Ainsi meurent les infrastructures routières sous nos tropiques.o
Par Abdoulaye TAO