Le Premier ministre Christophe Dabiré a prononcé devant l’Assemblée nationale le 4 février 2021, sa déclaration de politique générale. Il a annoncé ce que son gouvernement compte mettre en œuvre.
En matière de sécurité et de la paix, il a annoncé le renforcement des capacités d’intervention des forces de sécurité intérieure, la restauration du climat de confiance entre les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles, par l’intensification d’actions civilo-militaires pour renforcer les liens Armée-Nation. Le gouvernement adoptera bientôt la politique et la stratégie de sécurité nationale, ainsi que l’accélération de l’élaboration des stratégies sectorielles qui en découlent.
Au titre de la justice et des droits humains, le ministre en charge de la justice engagera une évaluation de la mise en œuvre du pacte pour le renouveau de la Justice adopté en 2015 pour en dégager les forces à consolider et les faiblesses à corriger. Le combat du peuple burkinabè contre le terrorisme se mènera dans le strict respect des lois et conventions internationales. « Je réaffirme mon attachement au respect des libertés individuelles et collectives, ainsi que la liberté de la presse que je vais travailler à consolider », a déclaré le Premier ministre.
La réconciliation nationale constitue un enjeu majeur pour le gouvernement. C’est l’ampleur de ce défi qui a commandé la nomination d’un ministre d’Etat, ministre auprès du président du Faso et qui en a la charge. Une des actions phares pour relever ce défi est de réussir l’organisation du forum de réconciliation nationale annoncé par le président du Faso, en s’appuyant sur les résultats fort appréciables déjà engrangés par le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale. Toujours dans ce registre, le gouvernement va parachever l’élaboration de la stratégie nationale pour la promotion de la cohésion sociale pour servir de référentiel en la matière et organiser dans ce cadre une journée symbolique dédiée au vivre ensemble.
Les municipales
En matière d’administration du territoire : « Le nouveau paysage politique résultant des élections du 22 novembre 2020, l’importance des réformes préalables à engager pour consolider la décentralisation et la démocratie locale pourraient justifier un report des scrutins de mai 2021. C’est pourquoi, dans les prochaines semaines, le gouvernement va engager des consultations avec la classe politique, afin d’en déterminer les modalités », a informé Christophe Dabiré. Par ailleurs selon les explications du PM devant l’assemblée, ce report va permettre de relire le mode de désignation des maires. Il a ajouté que le ministre en charge de l’administration territoriale soumettrait incessamment « un projet de redécoupage du territoire national devant assurer un meilleur maillage sécuritaire et un meilleur développement socioéconomique à la base ».
Dans le domaine de l’’énergie, les efforts viseront à renforcer la disponibilité et l’accès dans le cadre du mix énergétique, en poursuivant la construction des centrales solaires, hydroélectriques, thermiques, et l’interconnexion du réseau électrique national à celui de pays de la sous-région. En outre, la signature du second Compact avec le Millenium Challenge Corporation constitue une opportunité de sécurisation de l’approvisionnement régulier des usagers, car elle permettra d’améliorer le transport et le stockage de l’énergie.
Pour le développement des services culturels, touristiques et sportifs, le gouvernement compte en faire des facteurs de renforcement de la cohésion nationale, d’épanouissement socioéconomique et de rayonnement international du Burkina Faso. Pour ce faire, il mise sur la mise en place de conventions collectives sectorielles et à la restructuration du Fonds de développement culturel et touristique pour en faire un outil à la fois de subvention et de prêts, mais aussi d’accompagnement de la politique nationale de promotion des industries culturelles et créatives.
Des solutions pour surmonter les contraintes de financement qui pèsent sur les Petites et moyennes entreprises (PME), les Petites et moyennes industries (PMI) passe par l’opérationnalisation de la Caisse de dépôts et de consignations, l’opérationnalisation du Fonds national de la finance inclusive (FONAFI), la transformation du Fonds burkinabè de développement économique et social en un Fonds d’investissement à caractère stratégique au profit de l’Etat, la création et l’opérationnalisation de la Banque postale afin d’accroître l’offre de financement des PME/PMI. o
Elie KABORE
Encadré
Mobilisation de ressources: cap sur les recettes propres et extérieures
Dans le domaine de la mobilisation des ressources, la stratégie consiste à privilégier les recettes propres comme source de financement, renforcer les capacités de mobilisation des différentes régies, maîtriser les dépenses courantes afin de dégager une épargne budgétaire conséquente. Le gouvernement fera appel aux ressources du maché financier régional, aux financements innovants, ainsi qu’aux partenariats public-privé. Le Burkina Faso fera recours aux appuis des partenaires techniques et financiers. La coopération au développement sera soutenue par le rayonnement international de notre pays, à travers une politique étrangère cohérente et dynamique, bâtie autour d’une nouvelle carte diplomatique.
Encadré 2
Transparence dans la gestion des titres miniers et lutte contre la fraude minière
En faveur du secteur minier, le Premier ministre a annoncé la consolidation de l’industrie minière dans le but d’accroître ses retombées économiques et sociales. Pour ce faire, le ministre en charge des mines va travailler à moderniser le cadastre minier par son informatisation et son toilettage dans l’optique de susciter une plus grande transparence dans la gestion des titres miniers, à lutter contre la fraude minière à travers des mesures appropriées et la réorganisation de la Brigade nationale anti-fraude de l’or, à inciter à la création d’unités de transformation de l’or et du charbon fin sur le territoire national, en concertation avec les acteurs du secteur minier, à encourager l’investissement des sociétés minières dans des filières porteuses autour de leurs sites, afin de générer de nouveaux emplois, et travaillera à consolider l’intégration des politiques industrielles, artisanales et commerciales, en organisant à cet effet le commerce extérieur. o