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Secteur bancaire: 2021, l’année des projets importants

Le siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). C’est là où se décide la politique monétaire de l’Union
. (DR)

Inclusion financière, interopérabilité des services financiers numériques, mis en place du Bureau d’information sur le crédit (BIC) et remplacement de la TVA par la TAF. Le secteur bancaire et financier du Burkina Faso sera en pleine mutation en 2021. Ces projets importants auront des impacts directs sur la population. Analysons-les un à un.

De bons résultats pour l’inclusion financière

Le projet régional d’inclusion financière a accouché d’une stratégie nationale, en abrégé SNFI. Le gouvernement a adopté, en avril 2019, la stratégie nationale de la finance inclusive qui couvre la période 2019-2023. L’objectif global de la SNFI est d’accroître d’ici à 2022, à 70% la proportion de la population adulte burkinabé ayant accès et utilisant des produits et services financiers abordables et adaptés.

Selon Fidèle Yaméogo, Secrétaire permanent (SP) pour la promotion de l’inclusion financière, cette stratégie connait une performance assez remarquable. Il évoquait les réalisations de son secteur lors de la première édition du Cadre national de concertation des acteurs de l’inclusion financière (CNC-AIF), les 17 et 18 décembre 2020 à Ouagadougou. « A l’élaboration de la stratégie en 2017, le taux d’inclusion financière était de l’ordre de 61% au Burkina Faso. Et présentement, en fin 2019, le taux d’inclusion financière est de plus de 70%, contre une moyenne régionale au niveau de l’UEMOA de 60%. Le gouvernement nous a assigné l’objectif de 75% à l’horizon 2021 », a renseigné Fidèle Yaméogo.

L’enjeu en 2021 sera de rapprocher la population rurale des services financiers. L’on attend des acteurs des produits innovants adaptés à ce milieu. La mise en place d’un programme régional d’éducation financière ciblée vers les jeunes et les femmes, annoncée par la BCEAO, est aussi attendue pour augmenter le taux de population adulte burkinabè ayant accès aux produits et services financiers à des conditions adorables.

Interopérabilité des services financiers numériques

On attendait sa mise en œuvre en 2020, comme l’avait annoncé le Directeur national de la BCEAO, Charles Luanga Ki-Zerbo, le 17 décembre 2019, lors de la rencontre de concertation entre le Directeur national et les Directeurs généraux des établissements de crédit au titre du 4e trimestre de l’année. Ce projet a pris du retard et l’on espère son effectivité en 2021. En quoi consiste cette interopérabilité ? « En gros, il s’agit de la capacité de faire des transactions qui s’appuient sur des procédures technologiques entre les comptes de banques, les microfinances, les comptes des monnaies électroniques, d’un compte à l’autre », explique le Directeur national de la BCEAO.

Fin septembre 2020, la Banque centrale a organisé à son siège à Dakar, une concertation régionale sur le projet d’interopérabilité. Durant ces quatre jours, les participants ont eu à échanger, en sessions plénières, sur les conclusions des travaux des Groupes thématiques et l’étude de la maturité du marché, qui a révélé les progrès et les attentes de l’écosystème en matière d’interopérabilité.

A la suite des travaux en ateliers, un plan de déploiement, assorti des feuilles de route des parties prenantes, a été adopté. Ce plan prévoit une démarche graduelle avec le lancement, dans une première phase, des services de base constitués des transferts de compte à compte et des paiements marchands. La concertation a également permis de définir le niveau de tarification de l’interchange, entre participants, pour les transactions de transferts entre les comptes de monnaie électronique.Le lancement du nouveau système avait été annoncé pour juin 2020, l’on attend encore. Sa mise en œuvre viendra compléter et enrichir les infrastructures financières de l’Union pour apporter aux populations des services de paiement de proximité à coût abordable et plus rapides.

Mise en place du bureau d’information sur le crédit

Le 8 décembre 2020, la BCEAO et la Société financière internationale (IFC) ont lancé un programme de sensibilisation du grand public sur les Bureaux d’information sur le crédit. Il s’agit d’un dispositif qui permet à l’ensemble des acteurs, les banques, les grandes entités de microfinance, de partager toutes les informations sur leurs clients emprunteurs. Cette disposition va concerner aussi les grands facturiers (à savoir les fournisseurs d’eau, d’électricité, etc.) qui seront sur la même plateforme pour donner le point sur les engagements des clients.
La campagne vise à sensibiliser les populations de l’UMOA, notamment, les consommateurs et les entreprises, sur leurs droits en matière de partage de données sur le crédit. Il s’agit, en effet, de susciter leur adhésion au BIC en utilisant les rapports de solvabilité́ pour vérifier les informations sur le crédit les concernant et, au besoin, formuler des réclamations pour les corriger en cas d’erreur.  Et une campagne de communication et de sensibilisation, il en faudra une en 2021, tant le sujet sur le partage des données est sensible. Le BIC collecte les données sur les antécédents de crédits ou de paiement d’un emprunteur. Selon CréditInfo West africa, opérateur de la plateforme, il s’agit de données biographiques (Etat civil, adresse, téléphone, etc.) ; données sur le crédit et les engagements des clients (positives et négatives) ; il s’agit des montants, et échéanciers des emprunts, créances en souffrance, garanties données, historiques des paiements effectués…

Si le client dispose d’un rapport solvable du BIC, peut-il discuter son taux de crédit avec sa banque ? La réponse est oui, avec un rapport de crédit présentant un bon profil de l’emprunteur, ce dernier peut négocier son taux d’intérêt auprès de la banque. Est-ce à dire donc que la garantie ne sera pas toujours nécessaire pour un client qui a une bonne réputation BIC ?

Une garantie pourrait être toujours exigée par votre banque si elle le juge nécessaire, au regard des informations qu’elle détient sur votre profil de solvabilité dans l’Union. Cependant, cette exigence ne serait pas aussi forte comme pour un client dont le rapport de solvabilité aurait démontré un profil de solvabilité peu satisfaisant.

Si le dispositif fonctionne bien et si tous les acteurs adhèrent par le biais d’une très bonne contribution au partage des données, une bonne réputation de solvabilité devrait progressivement réduire considérablement les exigences des garanties. 

NK

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