La Société des mines Sanbrado (SOMIMA-SA), qui exploite la mine de Sanbrado dans la province du Ganzourgou, s’est dotée d’un plan d’action des achats locaux. Les grandes lignes de ce plan ont été présentées le 2 décembre 2020 à Boudry, au cours d’un atelier qui a réuni les autorités locales, les représentants des communautés, des hommes et femmes, potentiels fournisseurs locaux.
Amandine Bounkoungou du service des achats à SOMISA a présenté ce plan. Pour elle, la société minière s’est engagée sur cette voie pour mieux encadrer la fourniture locale, accroître les achats locaux au sein des communautés impactées de la commune de Boudry, de la province du Ganzourgou et de l’ensemble du Burkina Faso.
Le plan d’action met un accent particulier sur les entreprises de la zone impactée. Ce qui passe par un renforcement des capacités pour qu’elles soient plus compétitives par rapport aux autres entreprises nationales. Le champ d’application couvre l’année 2020 avec des mises à jour. Il respecte les dispositions légales au plan national et les normes au niveau international. Le plan d’action est bâti autour de grandes lignes dont la principale est l’évaluation du potentiel local afin d’être informé sur qui peut fournir quoi. Une évaluation interne des besoins des achats permet à la société de comparer ses besoins réels et ce que les entreprises locales peuvent fournir. Cette évaluation aboutit à l’identification des opportunités d’accès aux marchés de biens et services de la société. Les mécanismes et stratégies pour accroître les achats locaux sont clairement définis dans ce plan, dans l’optique d’augmenter les parts de marchés des entreprises locales. Elle compte atteindre ces objectifs par la sensibilisation, les formations et la formalisation des entreprises pour celles qui exercent dans le secteur informel. La production de rapports périodiques sur les achats locaux permettra à la mine de relever les insuffisances et améliorer le contenu du plan d’action.
Pour y arriver, la mine compte relever des défis avec l’implication de tous les acteurs, dont les sous-traitants, le secteur privé, les personnes ressources, les autorités locales.
Le manque de capacité financière des entreprises est un autre défi. Mais la mine s’est adaptée en rendant flexible ses procédures.
Djibril Zoringré, Maire de la Commune de Boudry, n’a pas manqué de remercier la mine pour ce dialogue qui permet de connaitre les opportunités d’accès aux marchés par les fournisseurs de la Commune de Boudry, de la province du Ganzourgou et de tout le Burkina Faso.
Pour le Haut-commissaire de la province du Ganzourgou, Ambroise Ouédraogo, la fourniture locale de biens et services est un puissant canal pour le partage des ressources au plan national. Il encourage les entreprises locales à se renforcer pour mieux capter les marchés.
Déborah Yaméogo de l’Alliance burkinabè des fournisseurs de biens et services mines (ABSM) a présenté les exigences des sociétés minières. Créée en 2012, l’ABSM œuvre pour l’augmentation de la fourniture locale dans les achats des sociétés minières. Pour elle, les sociétés minières travaillent avec des entreprises formalisées, c’est-à-dire, celles qui sont enregistrées au registre de commerce, disposant d’un numéro IFU et immatriculées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Les mines exigent le respect des standards et des délais, la spécialisation dans un domaine précis. Les entreprises doivent disposer d’une adresse email professionnel, une bonne administration, un compte bancaire. Il est important d’être disponible pour répondre à toutes les sollicitations des sociétés minières.
Elle a terminé ses propos en indiquant que les sociétés minières sont exigeantes sur la qualité des services et des biens offerts et le respect des consignes d’hygiène, de santé et de sécurité.
ATS, un des fournisseurs de la mine, a informé qu’elle projetait d’effectuer cette année, 30% de ses achats au niveau local. Mais elle n’enregistre à ce jour que 15% d’achats locaux. Les produits secs, les fruits et légumes, les œufs dont la consommation est de 400 plaquettes par mois, les poulets de chair (2 tonnes de consommation par mois) sont, entre autres, les biens qui ne sont pas encore achetés au niveau local. ATS encourage donc les potentiels fournisseurs à saisir ces opportunités et à rentrer en contact avec elle. o
J.B
Encadré
Quelles places pour les femmes dans les achats de Sambrado ?
Ayant constaté que la législation nationale ne prend pas en compte de manière spécifique le genre, l’Association des femmes du secteur minier au Burkina Faso (AFEMIB) mène des activités pour accroître le nombre de femmes dans la fourniture locale. A titre d’exemple, Aïda Tamboura, première présidente de AFEMIB, a informé que l’association avait formé 120 femmes installées autour de la mine de Boungou, avant son entrée en production. 7 femmes ont décroché immédiatement des contrats avec la mine. Autour de la mine de Bouroum, elle a installé une plateforme multifonctionnelle pour permettre aux femmes de produire des biens pour la mine.o