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Forêt classée et réserve partielle de faune de la Comoé-Léraba: Un trésor touristique dans la région des Cascades

Ici un phacochère abattu. (DR)

De l’avis de plusieurs techniciens de l’environnement, l’Association de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF-CL) ,qui est une ONG à but non lucratif, est le bébé du GEPRENAF qui a été initié en 1996 dans le but de promouvoir dans les forêts classées de Diéfoula et de Logoniégué, une approche de gestion participative qui allait conduire à une gestion durable de ces deux forêts qui étaient des forêts classées.

A entendre son Secrétaire exécutif, Mamadou Karama, ces deux forêts, de cette date (1996), étaient déjà soumises à des pressions anthropiques assez prononcées, notamment, à travers l’activité agro-pastorale. On y rencontrait de grandes superficies emblavées, de grands troupeaux de bovins, et le braconnage était répandu.

Fidèle à cette démarche, le GEPRENAF a commencé un processus d’organisation des populations.  Parallèlement aux actions de délimitation, de négociation des limites, de départ des populations et d’aménagement de la forêt, les actions du GEPRENAF ont consisté à organiser les populations qui étaient autour des forêts. Cela a conduit à l’identification, dans chaque village, des organisations qui existaient, comme les groupements, les associations de chasseurs dozos. « Nous les avons organisés au niveau de chaque village. Ce qui nous a permis d’avoir dans chacun des 17 villages, une association villageoise de gestion des terroirs et des ressources naturelles (AGETREN). Après, nous avons pu fédérer ces 17 associations pour parvenir à l’AGEREF.

Zone d’intervention entre Niangoloko et Mangodara

Des visiteurs à l’entrée de la réserve. (DR)

La zone d’intervention de l’AGEREF se situe à cheval sur les Communes de Niangoloko et de Mangodara dans la Comoé, à 6 heures de route de la capitale Ouagadougou. De nos jours, ses acteurs ainsi que les autorités administratives et politiques et surtout les habitants des villages riverains de la forêt, sont fiers des résultats auxquels ils sont parvenus et qui permettent à l’AGEREF de se positionner comme un instrument d’opérationnalisation de la politique nationale en matière de gestion des aires protégées et de la faune.

En effet, aujourd’hui, la forêt classée et réserve partielle de faune de la Comoé-Léraba couvre un espace de 125.000 hectares bien préservé. Il n’y a aucune exploitation agricole dans cette forêt, soutient monsieur Karama, qui ajoute : « Nous étions en train de perdre de deux forêts mais aujourd’hui, nous avons une entité qui est bien préservée avec d’énormes potentialités tant au niveau des arbres, des animaux que du poisson ».

Même si la dynamique connait quelques soucis ces dernières années, avec la montée de l’insécurité, en se rendant dans cette forêt à vocation faunique, le premier attrait reste l’observation de la faune. Sur la base des investigations, 123 espèces de mammifères comme l’éléphant, qui est le plus emblématique, le buffle et le coba, 464 espèces d’oiseaux, dont une dizaine de nouvelles espèces répertoriées en 2012 avec des chercheurs italiens peuplent la réserve.

Ce qui montre, de l’avis du Secrétaire exécutif, que l’AGEREF est bien partie pour recouvrir la biodiversité. Et pour faciliter l’observation de toutes ces potentialités, l’AGREREF a procédé à des aménagements dans la forêt. « Nous avons plus de 500 kilomètres de pistes qui sont aménagées avec des ouvrages de franchissement dans les endroits difficiles pour faciliter l’observation des potentialités fixes de la forêt. C’est dire que si vous rentrez dans la forêt, vous pouvez parcourir une distance égale à celle qui sépare Banfora et Ouagadougou. Cela donne une idée de l’étendue de la forêt ».  En plus de ces aménagements, des salines qui sont des espaces où il y a du sel en minéraux affectionné par la faune ont été aménagées. Des stratégies qui augmentent la concertation des animaux et les chances de visions de la faune.

Promouvoir le tourisme interne

Selon Mamadou Karama, avant la crise sécuritaire qui vient d’être accentuée par la crise sanitaire, l’essentiel de la clientèle de l’AGEREF venait des pays du nord, surtout pour ce qui est de la chasse. « Nous recevons quelques chasseurs nationaux, mais en termes de pourcentage, les expatriés dominent », confie-t-il. Pour le tourisme de vision, également avant la crise, les visiteurs, en majorité, provenaient du nord. Mais dès les premiers soubresauts de la crise sécuritaire, la tendance s’est un peu inversée, selon le Secrétaire exécutif. Aujourd’hui, personne n’étant capable de prévoir la fin de cette crise, l’AGEREF s’est voulue résiliente et travaille déjà à promouvoir le tourisme interne, centré sur la découverte des curiosités de la réserve par des touristes nationaux. « Nous avons une classe au Burkina qui peut se permettre d’organiser de telles sorties. C’est pourquoi, nous lançons un appel à nos frères burkinabé afin qu’ils cherchent à découvrir les curiosités au niveau national. Nous saluons le travail qui est fait au niveau de l’ONTB pour inciter les nationaux à nous découvrir. Nous les invitons à venir à la Comoé-Léraba. Ce qui est sûr, ils ne seront pas déçus ».o

Sy Amir LOOKMAN

 

Encadré

La chasse dans la Comoé-Léraba

Dans la réserve partielle de faune de la Comoé-Léraba, la chasse se pratique à pied, à l’approche. L’objectif étant d’approcher le plus possible l’animal et de tirer dans les meilleures conditions de sécurité et de réussite. Des pisteurs pétris d’une double expérience de chasse traditionnelle et africaine et de conduite de la chasse sportive accompagnent les chasseurs lors des parties de chasse. La période de chasse s’étale du 1er décembre au 31 mai de chaque année, et l’AGEREF propose comme programme de séjour :

1er jour : Accueil à Ouagadougou

2e jour : Transfert sur la zone

3e au dernier jour : Chasse puis retour à Ouagadougou.

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