Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a entrepris des actions de promotion de la transformation et de la commercialisation des produits des filières dites porteuses. Parmi ces filières, l’anacarde figure en bonne place avec la mise en place d’un cadre règlementaire et institutionnel. Ces réformes ont également conduit à la mise en place, en 2019, du Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA) qui devient le creuset de tous les acteurs de cette filière dont l’exploitation est concentrée dans quatre régions : les Cascades, les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest qui concentrent 99% de la production d’anacarde du pays. Les superficies exploitables sont estimées à 250.000 ha pour une production moyenne annuelle de 100.000 tonnes. La zone de production tend à se développer également avec une extension progressive vers l’est du pays et dans la Boucle du Mouhoun. De la production à la transformation jusqu’à l’exportation, cette filière est source d’emplois pour des milliers de personnes. Selon le rapport diagnostic de la Stratégie nationale de développement de la filière anacarde, en termes de création d’emplois, ce sont 4 000 producteurs professionnels individuels regroupés en plus de 200 groupements de producteurs.
La production mobilise près de 45.076 ménages.
Impacts économique et social
Au niveau de la transformation, le même rapport indique que 5.000 emplois ont été créés, dont 92% sont constitués de femmes. Quant à la commercialisation, la faîtière des commerçants et exportateurs compte 200 membres actifs avec plus de 9.900 emplois directs.
La contribution de la filière anacarde à l’édification de l’économie nationale n’est plus à démontrer. En effet, reconnue comme filière porteuse, la filière a apporté, en termes de recettes d’exportation, 117,11 milliards FCFA en 2018, contre 99, 56 milliards FCFA en 2017, soit une augmentation de 17,68%, selon l’édition 2019 de la Balance commerciale.
En matière de revenus, la commercialisation de l’anacarde permet au Burkina Faso de créer plus de 30 milliards de francs CFA de valeur ajoutée chaque année. Avec l’organisation et la structuration du secteur, l’espoir est grand de voir les acteurs exploiter les potentialités de la filière en termes de produits transformés à valoriser pour mieux se positionner sur le marché national et à l’international. Ce potentiel porte sur les produits, à savoir : les amandes blanches et grillées, le jus de pomme, le sirop de pomme, la confiture de pomme, la pomme séchée, la production de bio charbon, la transformation de la pomme en vinaigre, en vin et en alcool. La forte augmentation de la consommation de l’amande au plan mondial constitue une source d’opportunités pour le développement de la filière anacarde burkinabè. o
Propos recueillis par JB
Encadré
Les chiffres clés du secteur
En plus des informations ci-dessus mentionnées sur l’apport socioéconomique de la filière, l’on peut noter une production moyenne annuelle de 100.000 tonnes de noix brutes de cajou avec un rendement moyen de 300 à 400 kg/ha. La carte industrielle compte une vingtaine d’unités de transformation d’une capacité de 15.000 tonnes. Les produits de la filière sont exportés vers plus d’une trentaine de pays. Les principaux pays d’exportation (entre 3 et 30% des exportations) sont (par ordre décroissant) Singapour (30,18%), le Ghana (19,66%), l’Inde (9,09%), le Vanuatu (7,46%), les Pays- Bas (5,48%), le Togo (4,19%), la Côte d’Ivoire (3,91%), le Japon (3,64%), le Bénin (3,59%) et le Vietnam (3,23%).o