« La Direction générale des Douanes a fait de la lutte contre la corruption et la promotion de l’intégrité son cheval de bataille ». C’est ce qu’a affirmé l’inspecteur technique principal de la Douane, Adama Nana, le 19 novembre 2020. C’était à l’occasion du lancement du programme Anti-corruption et promotion de l’intégrité des Douanes (A-CPI) de l’Organisation mondiale des Douanes, financé par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad).
Ce programme, qui court depuis 2019 au Burkina Faso, est une réponse aux coûts élevés de la corruption dans les Douanes. Il a pour but d’améliorer l’environnement économique en matière d’échanges transfrontaliers dans certains pays membres de l’OMD. En quoi consiste-t-il ? « L’A-CPI va apporter des modifications au contexte opérationnel et administratif de façon à restreindre les comportements entachés de corruption et à promouvoir la bonne gouvernance dans les opérations et l’administration douanières. Ces modifications s’inspirent et s’inscrivent dans la logique des dix facteurs principaux de la Déclaration d’Arusha révisée concernant la bonne gouvernance et l’éthique en matière douanière ».
Concrètement, l’administration douanière burkinabè a établi un plan d’action pluriannuel pour lutter efficacement contre la corruption qui mine ses activités. Ce programme va s’étendre jusqu’en 2024.
La cérémonie du 19 novembre était l’occasion pour elle d’amorcer la 5e activité du programme A-CPI. Elle consiste, selon l’inspecteur technique principal, à recueillir la contribution des contributeurs. « Nous avons constitué des groupes de travail qui vont se pencher sur les 10 facteurs clés de la déclaration d’Arusha. Chaque groupe va travailler sur deux facteurs. Un exemple : le premier groupe va travailler sur le ressenti. Il aura pour tâche de recueillir l’avis sur l’engagement des premiers responsables de l’administration des Douanes à lutter contre la corruption ; et ensuite, ces contributions seront traitées par le programme et un document sera élaboré pour donner l’avis, à l’interne, des agents des Douanes vis-à-vis de l’Administration », a expliqué Adama Nana.
Avant cette activité, l’administration douanière, dans le cadre de la mise en œuvre de l’ACPI, a élaboré un guide d’éthique. Celui-ci dresse « l’état des lieux de la lutte contre la corruption au niveau de notre administration et aujourd’hui, l’activité 5 qui demande à affiner l’avis des agents des Douanes vis-à-vis de cette lutte », a poursuivi M. Nana.
Promotion de la bonne gouvernance à la DGD
Depuis sa prise de service à la tête de l’administration douanière, Elie Kalkoumdo, Directeur général des Douanes du Burkina Faso, a accéléré la mise en œuvre des activités de l’Axe 1 du plan stratégique 2017-2021 de la Douane. Celui-ci est consacré à la modernisation du style de management des Ressources humaines, à travers «la promotion de l’éthique et de la bonne gouvernance et une gestion plus efficace et équitable du patrimoine ».
Ces actions se sont traduites par l’adoption de deux textes règlementaires, à savoir le décret du 15 novembre 2019 portant Code de déontologie du personnel du cadre paramilitaire des Douanes et du décret du 22 novembre 2019 portant règlement de discipline générale du personnel du cadre paramilitaire des Douanes.
C’est dans cette même dynamique que l’administration douanière a lancé le programme A-CPI. Pour sa mise en œuvre, un comité a été créé par décision du 11 novembre 2020 portant création, composition, attributions et fonctionnement d’un comité chargé de la conduite du programme. Ce comité est chargé de faire l’état des lieux en matière de lutte contre la corruption et de promotion de l’intégrité au sein de la Douane, d’identifier les actions réalisées ou en cours de réalisation, d’élaborer un plan d’actions, de proposer des pistes de coopération, de rédiger un document d’informations, de faciliter la réalisation d’un sondage relatif à la perception de l’intégrité des Douanes. Il a deux mois pour déposer son rapport. o
JB
Encadré
Déclaration d’Arusha (révisée)
Qu’est-ce que la Déclaration d’Arusha révisée ? Il s’agit d’une déclaration du Conseil de coopération douanière concernant la bonne gouvernance et l’éthique en matière douanière, faite à Arusha, en Tanzanie, le 7 juillet 1993 et révisée en juin 2003.
Il déclare qu’un programme national efficace en matière d’éthique douanière doit tenir compte des 10 principaux facteurs ci-après :
– Conduite et engagement des responsables
– Cadre règlementaire
– Transparence
– Automatisation
– Réforme et modernisation
– Contrôle et enquête
Code de conduite
Gestion des Ressources humaines
Esprit de corps
Relations avec le secteur privé.