L’ONG ORCADE a commandité une étude sur la situation des femmes impactées par le projet minier de Orezone Bomboré SA. Un atelier de présentation du rapport a été organisé le 27 octobre 2020.
Pour Jonas Hien, Directeur exécutif de ORCADE, cette activité entre dans le cadre du monitoring du secteur minier que son organisation réalise. Ce monitoring vise à produire des informations fiables pour suivre le secteur et organiser des plaidoyers afin d’améliorer sa gouvernance. A ce jour, ORCADE a produit 10 rapports de suivi du secteur. Les communautés résidant autour du site ont participé à cette conférence-débat. ORCADE est à sa 3e activité sur ce site minier. Avant la présente, une première étude a été réalisée en plus d’un film documentaire.
L’impact de Orezone Bomboré SA a été la mise en place d’un comité local de veille citoyen afin de relever les écarts constatés et appeler au respect de ces écarts dans le respect des lois du pays.
La mine de Orezone Bomboré SA, située à moins de 100 km de Ouagadougou, est en construction et entrera en production bientôt. Une construction qui nécessite un déplacement des populations. Ce processus a un grand impact sur les femmes.
En effet, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action de réinstallation (PAR) des populations affectées par le projet minier, la société Orezone Bomboré SA a suivi un certain nombre d’étapes. L’ensemble des procédures utilisées au Burkina Faso a été plus ou moins suivi.
Néanmoins, il y a des cas de violation de droits des femmes et de leurs familles que l’étude a relevés. Ce sont la non-prise en compte du genre, ce qui viole l’article 7 de la loi 009-2018/AN du 3 mai 2018 portant expropriation pour cause d’utilité publique et indemnisation des personnes affectées par les aménagements et projets d’utilité publique et d’intérêt général au Burkina Faso. Cette non-prise en compte entraîne une forte baisse de niveau de vie des femmes et leurs familles par rapport à leur niveau de vie initial avant leur déplacement, ce qui est contraire à l’esprit de l’article 14 de la Constitution qui stipule que les richesses naturelles sont utilisées pour l’amélioration des conditions de vie du peuple et dans le respect du développement durable.
Pour le cas de Bomboré, les richesses sont plutôt sources de malheur pour les femmes de la localité. Le Directeur général de la mine, Ousséni Dera, présent à la rencontre, a remercié du fond du cœur ORCADE pour sa démarche participative. Il plaide pour la mise en place d’une concertation entre tous pour que la cohabitation soit bonne.
L’étude a pris en compte les violations des droits humains et les différentes plaintes reçues. Elle présente les réponses apportées par la société Orezone Bomboré SA dont voici la synthèse.o
Elie KABORE