Janvier 2021 consacre l’entrée en vigueur de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF). Cela va consister concrètement à l’ouverture des marchés intérieurs par les Etats africains ayant ratifié l’accord aux autres pays membres de l’Union africaine. La ZLECAF vise à créer un marché continental unique, en supprimant progressivement les droits de douanes et en augmentant ensuite, le commerce intra-africain. Mais avant cette date butoir, des préalables sont nécessaires pour ne pas se « jeter dans l’inconnu ». De ces préalables, il s’agit pour chaque Etat souverain de soupeser les contraintes et les opportunités d’un marché vaste de plus de 1,2 milliards de consommateurs. Pour y parvenir, chaque gouvernement doit se doter d’une stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF.
Au Burkina Faso, les parties prenantes se sont retrouvées les 26 et 27 octobre 2020 à Ouagadougou, autour d’un atelier pour formuler cette stratégie. Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire général du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Boubacar Traoré, a insisté sur les avantages de la ZLECAF pour le pays des Hommes intègres. Il a souligné que la ZLECAF offrait des possibilités d’industrialisation et de transformation structurelle de l’économie nationale, à travers la diversification de l’économie, le développement des chaînes de valeurs régionales, le développement de l’agriculture, la compétitivité des entreprises et la sécurité alimentaire.
Pour lui, il n’y a pas de doute que sa mise en œuvre constitue un grand défi pour le Burkina Faso, surtout pour les petites et moyennes entreprises/petites et moyennes industries (PME/PMI).
A terme, un PIB de plus de 2.500 milliards de dollars
Dans sa mise en œuvre de l’accord sur la ZLECAF, le Burkina Faso bénéficie de l’appui technique de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) qui intervient à travers son Bureau sous- régional pour l’Afrique de l’Ouest. La coordinatrice résidente du système des Nations-Unies au Burkina Faso, Metsi Makhetha, a aussi relevé combien la ZLECAF, une fois en marche, va booster le développement des pays africains. Autre avantage est qu’à terme, dit-elle, la ZLECAF devrait créer un marché continental unique et intégré de plus de 1,2 milliard de personnes et un produit intérieur brut supérieur à 2 500 milliards de dollars américains, soit quasiment un niveau équivalant au PIB du continent en 2018. Il faut noter que la ZLECAF est l’un des plus ambitieux projets du premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063.o
Ambèternifa Crépin SOMDA
Encadré
Mise en œuvre de la ZLECAF : le Burkina Faso en bonne voie
A ce jour, 7 pays de la sous-région : la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Niger, le Sénégal, la Sierra Léone et le Togo disposent de leur stratégie nationale ZLECAF. 3 pays, dont le Burkina Faso, le Bénin et la Guinée-Bissau sont actuellement en phase d’élaboration de leur stratégie. A ce jour, le Burkina Faso fait partie des 28 pays qui ont déjà ratifié la ZLECAF et déposé auprès de l’Union africaine ses instruments de ratification.o