Dans le cadre du mois de la redevabilité, une caravane de presse a été initiée par le ministère des Mines et des Carrières. Cela a permis à des journalistes de visiter, le 9 octobre 2020, la mine souterraine exploitée par Roxgold Sanu à Bagassi, province des Balé, région de la Boucle du Mouhoun, en compagnie du ministre Oumarou Idani.
La mine aurifère de Yaramoko, à quelques kilomètres de Bagassi, exploitée par Roxgold Sanu, s’étend sur 22,89km2 et est entrée en activité en 2016. Au cours de sa première année d’exploitation, la mine a produit 2,335 tonnes d’or, une production qui est allée crescendo en 2017 et 2018, atteignant 3,918 tonnes et, 4,264 tonnes. En 2019, Roxgold Sanu a extrait 4,566 tonnes d’or, faisant d’elle « l’unique grande mine industrielle d’or souterraine en exploitation au Burkina Faso », et c’est, entre autres, ce qui a impressionné lors de la visite : emprunter un tunnel, sans autre ouverture que l’entrée et aller chercher l’or à 600 m dans les entrailles de la terre.
Au cours de la visite, après une petite formation sur des questions sécuritaires, les visiteurs ont embarqué dans des véhicules. Au regard, ce sont des parois rocheuses solidement soutenues par des filets en fer, un tube géant conduit l’air à l’intérieur du labyrinthe où des machines vrombissent, creusant la terre pour préparer le dynamitage, soit pour frayer le passage, soit pour les blocs de cailloux contenant l’or : « Chacun à 10 heures de travail par jour », a expliqué un guide.
A noter que Roxgold Sanu emploie plusieurs jeunes originaires de la localité. Ce sont 786 personnes qui travaillent directement ou indirectement sur la mine, sans oublier la politique de transfert des compétences qui a permis de voir des Burkinabè gravir les échelons et occuper les premiers rôles sur cette mine.
Aussi, un cadre régulier de concertation avec les responsables administratifs et coutumiers a été mis en place pour faciliter la mise à jour constante des éventuelles difficultés en vue de leur gestion. Les responsables de la mine prennent part aux activités culturelles du village, ce qui a fait dire au directeur du développement durable de Roxgold Sanu à Yaramoko, Bassory Ouattara, que « le village est à majorité animiste, nous le sommes avec eux ». En général, les sociétés minières sont pointées du doigt comme des grandes destructrices de l’environnement. Mais Roxgold a visiblement fait ce qu’il faut en mettant en terre 15 000 plants en 2019 et il est prévu de planter 10 000 autres arbres cette année. Et le plus intéressant, c’est le poumon vert créé : « Nous avons récupéré ce qui servait de champs et en avons fait une zone de conservation », a expliqué Bassory Ouattara. Du reste, à l’entrée, une plaque montre les différentes espèces d’animaux présents dans cette forêt créée et protégée. « Il est interdit de tuer un animal sauvage ici. Même les serpents, quand ils viennent dans les logements ou les bureaux, nous appelons les agents des services de l’environnement pour les ramener dans la forêt », a confié Soumaïla Ganemtoré, géologue sur la mine.
Des activités génératrices de revenus ont également été initiées au profit des populations. Dans ce sens, 149 ménages bénéficient d’un programme dit d’intensification agricole : « Nous labourons près de 474 hectares gratuitement chaque année pour eux et nous leur distribuons aussi gratuitement 47,4 tonnes d’engrais », a fait savoir le directeur du développement durable de Roxgold Sanu, Bassory Ouattara. Il explique également que pour l’élevage des porcs, la mine a construit 13 porcheries au profit de la population. Il en est de même pour l’élevage de la volaille, avec 25 poulaillers réalisés. Le maraîchage est aussi pratiqué grâce à l’appui de la mine.
Au-delà de la localité qui héberge la mine, Roxgold Sanu se veut réglo à l’endroit de l’Etat burkinabè. Pour ce faire, en deux ans (2015-2017), ce sont 15 091 273 102 FCFA qui ont été versés à l’Etat.
A la sortie du trou, le ministre de Mines et des Carrières, Oumarou Idani, s’est exprimé : « Je retiens surtout les mesures particulières de santé et de sécurité au travail. J’ai aussi été impressionné par les exposés qui ont été faits sur les capacités de la mine. Enfin, j’ai aussi été particulièrement impressionné par la zone de conservation. Dans une vie antérieure, j’ai été gestionnaire de réserves fauniques. Je suis conservateur de réserve naturelle. Ici, ce sont des espaces qui appartenaient à des gens qui sont utilisés pour faire de la régénération. Nous sommes dans une forêt et il est évident que si nous revenons dans quelques années, on sera vraiment dans une grande forêt ».o
Par BD