Le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat et le groupe de la Banque mondiale ont lancé, le mardi 13 octobre 2020 à Ouagadougou, le programme de Facilitation de échanges en Afrique de l’Ouest (FEAO).
Lourdeur des procédures de dédouanement, absence des problématiques des petits commerçants transfrontaliers et du genre dans la politique commerciale, manque d’infrastructures frontalières et commerciales sont entre autres obstacles qui entravent les échanges commerciaux le long des corridors en Afrique de l’Ouest, selon l’exposé introductif du consultant, spécialiste en facilitation des échanges, M. Aziz Rodrigue Héma.
Adopté en décembre 2013, lors de la 9e conférence ministérielle des pays membres du l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’accord multilatéral sur la facilitation des échanges commerciaux vise à offrir un traitement spécial et différencié aux pays en développement et aux pays les moins avancés. En application de cet accord, le Burkina Faso a procédé ce mardi 13 octobre 2020, au lancement national du programme de Facilitation des échanges en Afrique de l’Ouest (FEAO). Selon le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouna Kaboré, ce programme régional vient renfoncer les actions déjà menées sur le terrain en matière d’échange commercial par les différents pays de la région. «Cette rencontre permet à la fois de faire le bilan des actions au plan national, de mesurer leurs impacts et de se donner les moyens pour l’atteinte des objectifs », a indiqué Harouna Kaboré. A écouter le ministre, l’importance de ce programme n’est plus à démontrer. Car, dans le commerce intra-africain et plus particulièrement sous-régional, de nombreuses mesures barrières, a-t-il dit, bloquent les échanges et, ce programme va débloquer les goulots d’étranglement, renforcer mieux le corridor pour lui permettre de jouer son rôle d’interconnexion entre les Etats, a-t-il rassuré. Géré par le groupe de la Banque mondiale et l’Agence allemande de coopération au développement(GIZ), le FEAO sera exécuté sur cinq ans (2018-2023) grâce au soutien de l’Union européenne, l’USAID, le gouvernement du royaume des Pays-Bas et le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne. Il va permettre d’améliorer les mesures et de faciliter les échanges mais aussi d’améliorer la circulation de marchandises et de réduire les obstacles auxquels font face les petits commerçants.
La position stratégique du Burkina Faso dans le mécanisme de la facilitation des échanges en Afrique de l’Ouest
« Trois des six corridors traversent le Burkina Faso, et pour cela, le pays est très important pour le programme et nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec le Comité national pour la facilitation des échanges (CNFE) et nous attentons vos travaux », a indiqué la Représentante de la Banque mondiale, Mayko Miyaké. Pour elle, la facilitation joue un rôle important dans le développement économique et augmente la compétitivité en réduisant le coût des transactions et des services, notamment, pour des pays hinterlands. L’USAID, représentée par Mme Katherine Younker, s’est réjouie de l’implication des organisations sous-régionales (CEDEAO et UEMOA) au processus. Preuve, selon elle, que l’intégration sous-régionale est en marche en Afrique de l’Ouest. Confiante que la place du Burkina Faso est très stratégique dans la mise en œuvre du programme, Mme Younker a laissé entendre que le pays a l’opportunité, à travers ce processus, d’être le leader régional en adoptant des réformes au bénéfice du pays, de la région et du continent. Et le chargé d’affaires de l’Ambassade des Pays-Bas, Maarten Rusch, de souligner qu’il appartient au Comité national de facilitation des échanges de travailler à positionner le pays sur l’échiquier de pays carrefour dans la sous-région. Il les a rassurés du soutien de son pays pour y parvenir. Satisfait du lancement du FEAO au Burkina Faso, la représentante du comité de pilotage de l’UEMOA, Rose Tiemoko Kabram, a expliqué aux partenaires que les grands bénéficiaires de ce programme étaient les populations.
Car, une facilitation inefficace des échanges à des répercussions à long terme sur les approvisionnements mondiaux et les flux commerciaux. Elle a avoué que des efforts étaient déjà consentis par l’organisation sous-régionale pour accompagner les pays membres dans la facilitation des échanges. Mais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « La Commission de l’UEMAO s’engage à travailler étroitement avec la Commission de la CEDEAO, les agences d’exécution et les CNFE pour s’assurer que les activités sont bien mises en œuvre et que des résultats durables sont atteints », a-t-elle conclu. A l’issue du lancement officiel, les acteurs clés ont tenu une réunion technique afin de définir les défis et priorités pour développer l’efficience du CNFE, clarifier les soutiens à apporter au CNFE basés sur les meilleures pratiques et mettre en cohérence des thématiques prioritaires pour renforcer les capacités et performances du CNFE.o
Correspondance particulière