Politique

Campagne électorale: Que le bon sens prévale

La campagne électorale, qui s’ouvre ce 31 octobre, lance officiellement le bal de la compétition entre les différents challengers sur toute l’étendue du territoire national et doit être menée avec responsabilité et pondération. (DR)

La campagne électorale pour les élections présidentielle et législatives du 22 novembre 2020 démarre ce samedi 31 octobre. Pour un scrutin qui se tient dans un contexte particulier, il va de soi que tous les acteurs du processus électoral fassent preuve de responsabilité dans les discours.
Grâce au cadre de concertations des partis politiques de la majorité et l’opposition, le pari de tenir les élections présidentielle et législatives à bonne date a été réussi. Le 22 novembre prochain, les Burkinabè iront aux urnes pour élire à la fois le futur président du Faso et les 127 députés.
La campagne électorale, qui s’ouvre ce 31 octobre, lance officiellement le bal de la compétition entre les différents challengers sur toute l’étendue du territoire national et doit être menée avec responsabilité et pondération.
C’est dans un contexte sécuritaire difficile avec son corollaire de personnes déplacées internes (PDI) sans précédent que le double scrutin va se dérouler. Selon les chiffres de septembre dernier, les PDI étaient au nombre de 1.034.609.
Ce qui veut dire que les élections ne pourront pas avoir lieu dans certaines localités du pays. Face à ce constat, il est tout à fait normal que le discours de campagne soit adapté à la réalité. Dans cet espace de concurrence individuelle et collective de conquête de pouvoir ouvert pour trois semaines, le discours doit refléter l’apaisement et le rassemblement autour des idéaux du vivre ensemble et de la cohésion sociale.
Il est capital que les différents candidats comprennent que les élections ne sont qu’« un moment » dans la vie d’une nation. De ce fait, elles ne sauraient être une occasion pour fragiliser le tissu social qui est quelque peu éprouvé par la crise sécuritaire et les conflits communautaires. La « chasse aux électeurs » doit être aussi l’occasion de parler de l’unité nationale, de la nécessité de faire front commun contre les forces du mal qui tentent de diviser le pays pour compromettre tous les efforts de développement. Ce qui vaille, c’est avant tout le pays des Hommes intègres. Le péril sécuritaire qui étreint le pays et bien d’autres Etats de la sous-région ne devrait en aucun cas être exploité de façon mal intentionnée pour séduire les électeurs. C’est dans cette perspective que les élections apaisées, libres et transparentes acceptées de tous tant souhaitées seront effectives.

L’engagement de tous les acteurs
De l’engagement et de la bonne foi de tous les acteurs du processus électoral dépendra la réussite apaisée du double scrutin. Institutions chargées de l’organisation des élections, Forces de défense et de sécurité, partis politiques, organisations de la société civile et médias doivent assumer leurs responsabilités respectives pour que le rendez-vous électoral du 22 novembre soit couronné de succès.
Nul besoin de rappeler ici les rôles respectifs de chaque acteur. Ces derniers devraient simplement les jouer dans un esprit de citoyenneté et de maturité. Dans les joutes oratoires qui s’annoncent, les candidats pour le fauteuil présidentiel et le siège de député devront mettre en avant les idées qui participent à ce que les élections se tiennent dans un climat apaisé. Les journalistes devront faciliter l’égal accès des partis politiques et regroupements d’indépendants aux médias tout en s’abstenant de relayer des propos haineux et tendancieux. Professionnalisme et rigueur devraient être la boussole des hommes de médias au cours de cette période précise.
La société civile, dans son rôle de veille citoyenne, devra accompagner le déroulement du processus à travers une sensibilisation des électeurs sur la nécessité du fair-play électoral et d’une participation citoyenne aux élections. Elle devrait inviter les politiques à faire des promesses réalistes en phase avec les réalités du moment.
Jérôme HAYIMI

 

Encadré

Par de-là les différences

Si le discours de campagne est adapté au contexte particulier et pondéré, si tous les acteurs du processus électoral jouent leur partition avec un sens aigu des responsabilités, il va de soi que le scrutin se tienne dans une atmosphère de sérénité. Le choix des élus se fera au regard du capital de crédit que chacun aura engrangé auprès des électeurs. Scrutin à l’issue duquel les Burkinabè devront se retrouver autour des défis qui les assaillent.
L’insécurité a causé tant de peines au pays. Tous les Burkinabè, par-delà leurs appartenances, devront s’atteler à trouver une solution à cette question inhérente au péril sécuritaire. Il faudra également se pencher sur le retour impératif des PDI dans les localités respectives.
C’est pourquoi il est du devoir de tous les candidats de dépasser leurs intérêts égoïstes au cours de la campagne électorale pour poser un débat d’idées constructif pour le bonheur de tous les Burkinabè. L’engagement politique requiert un minimum de patriotisme. Et ce moment sied à propos pour le démontrer. Bonne campagne électorale apaisée et responsable à tous !

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