Pour mieux maitriser l’économie musicale avec l’explosion de la digitalisation, la Cour du Naaba a organisé du 22 au 24 octobre 2020 à Ouagadougou la troisième édition des Rencontres Musicales Africaines (REMA) sous le thème : « Musique, digital et économies locales, comment développer des outils adaptés ? ».
Des professionnels de la musique venus d’Afrique et d’ailleurs se sont rencontrés pour échanger sur des questions liées à l’économie de la musique afin de contribuer à la professionnalisation de ses métiers et pour faire de la musique un levier de développement. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’activité selon Alif Naaba, Directeur des REMA : « Le paysage de la Musique africaine s’est largement modifié, ces dernières années, avec le boom du digital et les secteurs de la musique doivent prendre en compte ce phénomène pour adapter leurs pratiques ».
En effet, les REMA, ce sont trois jours de réflexions et d’échanges avec la mise en place d’une plateforme continue de partages d’expériences des acteurs de la musique sur son business en Afrique. Il y était prévu des Panels, des Keynotes (nouveau genre de conférence dynamique s’appuyant sur une histoire inspirante que le communicateur raconte) et des Showcastes (prestation en live). Une formation en direction des artistes et des managers pour préparer une bonne sortie digitale d’album était aussi à l’ordre du jour.
Le deuxième panel s’est tenu le 23 octobre 2020 au Centre ationale des Arts du Spectacle et de l’Audiovisuelle (CENASA) sous le thème : « Le digital : une plus-value dans la circulation des œuvres ? ». Les panelistes étaient Didier AWADI (artiste et directeur du Studio Sankara), Jean-Yves Kokou (Co-Founder & CBDO chez Jaiye- Enjoy Good Music), Lucy ILADO (journaliste à MUSIC IN AFRICA) et Brahim El MAZNED (Directeur artistique du Timitar Festival of World Music- à Agadir, au Maroc et de Visa for Music) qui a participé par visioconférence depuis le Maroc. Le modérateur était Alain BIDJECK (expert africain de la musique et des industries culturelles).
Il ressort des échanges que l’industrie musicale africaine a besoin de restructuration. En effet, le secteur échappe à tout contrôle. Les artistes n’arrivent pas à tirer pleinement profit d leurs œuvres à cause du boom digital alors que le digital ne comporte pas seulement d’inconvénients et peut contribuer à l’essor de la musique s’il est bien organisé. Les autorités doivent accompagner les acteurs culturels dans ce sens en régulant le secteur. Les artistes doivent travailler avec les plateformes de streaming, de téléchargement et de vente d’album ont insisté les intervenants.
Au terme du deuxième panel, quatre développeurs d’application burkinabé ont présenté leur application dans le cadre du téléchargement, du streaming et de la vente d’album. Il s’agit de African Tube, de Antatube, de Festi-event et de REEM YAR. L’objectif est d’aider au développement de ces applications pour prendre en compte les enjeux de la digitalisation au niveau local et mettre en œuvre des outils adaptés.
IS (stagiaire)